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Exclusif : Le retour des MRE au Maroc effraie les écoles françaises
Publié dans Yabiladi le 19 - 04 - 2012

La proportion d'élèves franco-marocains dans les écoles françaises au Maroc a fortement augmenté depuis une dizaine d'années. Un changement sociologique dans la composition des classes qui n'a pas été sans susciter craintes et réticences.
Les arrivées au Maroc d' «anciens» MRE, accompagnés de leurs enfants, se sont accélérées ces dernières années. Aujourd'hui, les bi-nationaux sont entre 20 000 et 22 000, près de la moitié des Français inscrits dans les consulats français au Maroc. Leurs enfants sont généralement scolarisés dans les établissements français au Maroc.
«Nous pouvons observer un fort pourcentage d'enfants français (68%) au sein duquel le pourcentage d'enfants franco-marocains est très prégnant (47%)», indique le projet d'école 2009-2012, de l'école française Gauthier, à Casablanca établi le 25 juin 2009. La proportion de Franco-Marocains dans le total des élèves de l'école Gauthier a augmenté de 53,7%, entre les années scolaires 2003/2004 et 2008/2009. Ce changement dans la composition des classes a touché, dans des mesures variables, l'ensemble du réseau de l'enseignement français au Maroc.
Le niveau baisse
Le phénomène ne va pas sans susciter des craintes, même si tous nos interlocuteurs insistent sur la légitimité de ces Français d'origine marocaine à intégrer le système scolaire français au Maroc. «J'entends le corps enseignant se plaindre du niveau des élèves qui arrivent mais je précise qu'il est connu que les résultats de l'enseignement français au Maroc sont meilleurs que la moyenne générale en France et qu'il n'y a pas que des Franco-Marocains qui viennent s'installer au Maroc, mais également, par exemple, des Français en échec en France qui espèrent que cela ira mieux ailleurs», souligne Bérangère El Anbassi, membre élue de l'Assemblée des français à l'étranger pour le Maroc, et qui est aussi membre socialiste de la commission d'attribution des bourses. Bénédicte Debbar, membres de l'association de Parents d'Elèves des Etablissement Publics français au Maroc (PEEP), estime, également que, «le niveau d'éducation des franco-marocains qui arrivent de France, comme des franco-français d'ailleurs, est inférieur à celui des élèves des établissements français au Maroc.»
Scandalisée à l'idée que certains puissent stigmatiser les enfants franco-marocains, Nawal Bennani, membre de l'union des Conseils de Parents d'Elèves du lycée français Descartes à Rabat, estiment que «si le niveau des élèves à tendance à baisser ce serait beaucoup plus parce que les professeurs titulaires compétents sont remplacés en ce moment par des contrats locaux qui sont dans un certains sens, moins qualifiés.»
Un membre important de l'administration de l'Ecole Descartes, qui a préféré rester anonyme, explique que la crainte que le niveau baisse - évoquée comme l'une des conséquences de l'arrivée des enfants franco-marocains dans le projet d'école - a commencé à se confirmer en CM1/CM2. Selon lui, les enfants uniquement marocains - aujourd'hui bien moins nombreux dans les écoles françaises, qu'il y a dix ans - ont un «bon, voire un excellent niveau». Néanmoins, ces Marocains arrivant par test-concours entrent à l'école en maternelle, difficile de déterminer les bons éléments des mauvais si jeune. «Pourtant ce constat est réel, les Marocains sont bons. Cela peut aussi être lié aux familles qui sont généralement très aisées. Elles ont un bagage culturel, et des moyens importants pour suivre et aider leurs enfants pendant leur scolarité», continue-t-il.
Effet d'éviction des Marocains
L'arrivée massive de Français, des Franco-Marocains comme le précise le Projet d'école, a eu un effet d'éviction sur les élèves Marocains, les «nationaux» dans la typologie de l'Agence Française de l'Enseignement au Maroc (AEFE). «J'entends les plaintes des parents d'élèves marocains qui expliquent qu'avec l'arrivée des Français, il n'y a plus de place pour eux, mais c'est inscrit dans les statuts de l'AEFE, les écoles françaises sont là pour scolariser en priorité les Français. Les nationaux viennent, ensuite, dans la mesure des places disponibles», explique Bérangère El Anbassi. Ces problèmes de places sont prégnants à Casablanca, Rabat et Marrakech qui rassemblent, à elles seules, 80,3% des Français inscrits dans les consulats.
Le gouvernement marocain, jusqu'ici, ne voulait pas que les établissements français s'accroissent, puisque l'enseignement, surtout pour les Marocains est sa prérogative en tant qu'Etat. Paradoxalement, c'est sous la pression des familles marocaines, exclues du système français, que les établissements ont tout de même obtenu le droit de s'élargir. «Les écoles françaises ont obtenus le droit, non de s'agrandir, mais d'ouvrir quelques classes supplémentaires», explique Bérangère El Anbassi. Le lycée Descartes a notamment inauguré, en septembre 2011, un nouveau centre de documentation dont la surface à été doublée.
Fauteurs de trouble
Dans ces écoles en mutation sous la pression conjuguée de l'arrivée des Franco-Marocains et des exigences des Marocains du Maroc, la crainte est également de voir le climat des établissements changer. «Un changement dans les comportements des élèves se dessine ; les élèves franco-marocains qui arrivent de France n'ont pas les mêmes types de comportement que les enfants scolarisés dans les écoles françaises de l'étranger», indiquait, en 2009, sans plus de précision, le projet de l'école Gauthier.
Ramenant avec eux l'image de l'immigré fauteur de trouble dans les écoles en France, ces enfants sont aisément présumés être plus difficiles que les autres. «Un Franco-marocain qui vient de ZEP a été dans un autre climat d'école, on peut imaginer qu'il est plus susceptible d'aller se bagarrer, explique le membre de l'administration de l'école Gauthier, mais la crainte que j'avais, ces changements de comportements, je ne les ai pas observés finalement, pas en primaire du moins.»
Parfois pointés du doigt ces nouveaux arrivants franco-marocains ont ressenti une autre forme de gap culturel. «Pour 4 ou 5 familles dans l'établissement, ce n'est pas évident. Les enfants et leur familles ne viennent pas du «même moule. Disons, que les familles marocaines qui fréquentent habituellement l'école ont des nounous, des chauffeurs pour les enfants. C'est très décalé par rapport à ce qu'il connaissaient en France», explique un membre important de l'administration de l'Ecole Descartes.


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