Sur les 370 000 Marocains qui atteignent chaque année l'âge de travailler, seuls 88 000 sont capables de travailler. C'est ce qui ressort d'une récente étude d'Oxfam International. La population du Maroc a augmenté de 7,7 millions de personnes au cours des 20 dernières années. La population active a augmenté de 7,5 millions, soit une moyenne annuelle d'environ 370 000 personnes. Pourtant, seulement un quart (23,5 %) d'entre eux sont effectivement entrés sur le marché du travail. Oxfam en conclut que trop peu d'emplois ont été créés, entraînant un chômage structurel relativement élevé. Afin de faire travailler suffisamment la population active, il faut créer en moyenne 280 000 emplois chaque année, en réalité seuls 90 000 emplois ont été créés annuellement au cours des deux dernières décennies. Selon l'étude, la pénurie structurelle d'emplois entraîne une diminution de la participation au marché du travail. Entre 1999 et 2019, le taux d'activité moyen est passé de 55,7 à 46 %. Le taux d'activité de la population active rurale a baissé encore plus fortement, passant de 64,9% à 53,3%. Dans les zones urbaines, ce pourcentage est passé de 48,9 % à 42,1 %. La baisse du taux d'emploi a de graves conséquences sociales et financières, en particulier parmi les populations faibles et marginalisées. Les mesures pour endiguer le phénomène Des mesures fortes et urgentes s'imposent pour répondre à la crise des inégalités et d'injustice sociales. Pour cela Oxfam au Maroc propose que la généralisation de la protection sociale doit aussi être un moyen d'infléchir les inégalités femmes -hommes. Mieux, elle insiste pour que soit découplé l'accès à une couverture sociale de l'occupation d'un emploi qui est à même de servir l'amélioration des conditions de vie des femmes marocaines. Autre point, le rapport préconise de protéger l'emploi, surtout les PME et TPE à travers un plan ciblant prioritairement les jeunes et les femmes : mettre en place un plan de formalisation de l'activité économique, mais aussi améliorer la flexibilité des procédures administratives et investir dans les programmes d'accompagnement et de mentorat post-création tout instaurant des abattements fiscaux pour les entreprises pour l'embauche de jeunes en CDI. Le vieux pieu d'Oxfam c'est que le gouvernement doit investir dans l'employabilité des jeunes en impulsant des mesures telles que l'amélioration de la qualité des formations post baccalauréat, notamment en les rapprochant des besoins du secteur privé, et en multipliant par exemple les stages rémunérés; investir dans les secteurs d'activité pour lesquels le Maroc dispose d'ores et déjà d'une main d'œuvre qualifiée.