La Commission européenne et la haute représentante ont adopté mardi une communication conjointe proposant un nouvel agenda ambitieux et innovant pour la Méditerranée, destiné à relancer et renforcer le partenariat stratégique entre l'Union européenne et ses partenaires du voisinage méridional. Le nouvel agenda repose sur la conviction qu'en travaillant ensemble et dans un esprit de partenariat, les défis communs peuvent être transformés en opportunités, dans l'intérêt mutuel de l'UE et de ses voisins du sud. Il comprend un plan économique et d'investissement dédié pour stimuler la reprise socio-économique à long terme dans le voisinage sud. Dans le cadre du nouvel instrument de l'UE pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI), jusqu'à 7 milliards d'euros pour la période 2021-2027 seraient alloués à sa mise en œuvre, ce qui pourrait mobiliser jusqu'à 30 milliards d'euros d'investissements privés et publics dans la région en la prochaine décennie. Dans ce nouvel agenda pour la Méditerranée, la Commission européenne (CE) a inscrit la centralité du partenariat privilégié avec le Maroc et exprimé son ambition de coopération future dans des secteurs qui constituent une priorité dans le cadre des relations bilatérales. Outre son statut avancé auprès de l'UE, le Maroc avait été élevé au rang de «partenaire de l'Europe pour une prospérité partagée» lors de la dernière réunion du Conseil d'association Maroc-UE en juin 2019. Dans sa communication conjointe au Parlement européen, au Conseil de l'UE, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur le nouvel agenda pour le voisinage sud de la Méditerranée, la CE souligne le caractère stratégique de sa coopération avec le Maroc dans plusieurs domaines. «Nous avons défini pour chaque pays partenaire, des propositions et programmes spécifiques. Ce que nous proposons pour le Maroc, par exemple, est différent de ce qui est proposé pour les autres pays », a déclaré au PAM le commissaire européen chargé de la politique de voisinage, Oliver Varhelyi, lors d'une conférence de presse. En effet, la Commission européenne entend récompenser la résilience de l'économie marocaine, notamment face à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, en contribuant au plan de relance économique du Maroc et en cofinançant les investissements financés au titre du Fonds d'investissement stratégique mis en place par le roi Mohamed VI. Le soutien de l'UE au Maroc englobe une variété de secteurs allant de la réforme de l'enseignement supérieur à la promotion de l'économie circulaire, les investissements durables, la gestion de l'eau et le traitement des eaux usées, les efforts visant à mettre en place un système de protection sociale moderne et juste pour améliorer le résilience des personnes les plus vulnérables et transformation numérique. Le soutien couvre également la transition énergétique et la sécurité énergétique, alors que le Maroc ambitionne de moderniser ses infrastructures d'énergies renouvelables et d'accélérer la production d'hydrogène vert, en plus de la contribution à l'initiative marocaine Génération verte et des efforts visant à stimuler la productivité et la compétitivité du secteur agricole. Le soutien de l'UE au Maroc au travers de l'instrument de voisinage s'est élevé à 1,4 milliard d'euros pour la période 2014-2020. Le Maroc a bénéficié de 30 millions d'euros supplémentaires en 2020 du mécanisme d'incitation suite aux progrès réalisés dans les réformes socio-économiques. Le Royaume bénéficie également des programmes et instruments thématiques de l'UE, tels que l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme et le programme concernant les organisations de la société civile dans le cadre de la coopération au développement. Depuis 2014, ce soutien s'élève à 14,5 millions d'euros.