Le détaillant turc à prix réduit BIM achète la plupart des produits localement au Maroc pour ses magasins là-bas, a déclaré mercredi le directeur financier de la société Haluk Dortluoglu, après que Rabat lui demande de moitié ses achats les produits locaux marocains. «Nous n'envoyons qu'environ 15% de nos produits vendus au Maroc depuis la Turquie. Le reste, 85% sont achetés auprès de producteurs locaux », a déclaré Dortluoglu à Reuters. Le Maroc a déclaré avoir demandé au détaillant turc BIM d'augmenter la proportion des produits locaux qu'il vend dans le pays d'au moins la moitié ou de faire face à une fermeture, a déclaré le ministre du Commerce, alors qu'il examine un accord de libre-échange conclu avec la Turquie en 2004. Le BIM emploie environ 3000 personnes au Maroc, presque toutes marocaines, a également déclaré Dortluoglu. Les 500 magasins du pays représentent environ 5% de son chiffre d'affaires total. La société a enregistré 4,93 milliards de dollars de chiffre d'affaires au cours des neuf premiers mois de 2019, selon les derniers rapports financiers du détaillant. Coté bourse les actions de BIM se sont négociées à plat à 47,92 lires par action, dés l'ouverture des bourses ce mardi. «Nous avons augmenté les achats auprès des producteurs locaux au Maroc au fil du temps et continuerons de le faire.», a préciser le directeur financier de BIM. cette affaire fait suite à une interpellation du Maroc pour l'équilibre des accords de libre échange netre le Maroc et la Turquie. «La Turquie a accepté, après un vif débat, de revoir l'accord de libre-échange avec le Maroc, pour qu'il soit mutuellement bénéfique. Ils nous ont informés de leur disposition aux négociations», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du commerce et de l'économie verte, le 10 février devant le Parlement. Signé en 2004, l'accord a aggravé le deficit de la balance commerciale entre les deux pays (au profit d'Ankara), détruit des milliers d'emplois au Maroc et ouvert dés boulevards à la chaîne de grande distribution BIM laquelle rechigne à vendre des produits marocains en dépit des sommations des autorités locales. Pour la seule année 2017, quelque 44 000 emplois ont été perdus. Le déficit s'est creusé pour atteindre 1,2 milliard de dollars. Pressé de trouver une solution, le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce a obtenu une promesse, mais du bout des lèvres. Les négociations à venir s'annoncent rudes. Ankara reproche à Rabat d'avoir interdit les importations de textiles d'origine turque et d'avoir érigé une barrière contre l'acier laminé d'origine turque (dossier porté devant l'OMC). Rabat qui plaide la clause de sauvegarde (OMC) dispose-t-il de beaucoup de moyens de pression vis-à-cis d'un partenaire, gros commerçant mais petit investisseur puisque représentant à peine 1% des IDE répertoriés au Maroc.