Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé, jeudi, les membres du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Ce nouveau gouvernement compte 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d'Etat, a précisé le ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la Présidence algérienne, Belaïd Mohand Oussaïd, lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que cette équipe gouvernementale comprend 5 femmes. Plus d'un tiers (11) des 28 ministres de plein exercice nommés jeudi l'étaient déjà dans le gouvernement sortant ou dans une des équipes gouvernementales des 20 ans de présidence d'Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression d'un mouvement (« Hirak ») de contestation inédit. Sabri Boukadoum conserve ainsi le portefeuille des Affaires étrangères, dont il était déjà le titulaire dans le gouvernement de Noureddine Bedoui, nommé le 31 mars par le président Bouteflika, deux jours avant sa démission. Kamel Beldjoud, le ministre de l'Habitat dans le gouvernement Bedoui, devient ministre de l'Intérieur, poste dont il assurait l'intérim depuis le limogeage le 19 décembre de son titulaire Salah Eddine Dahmoune, coupable d'avoir traité les manifestants du « Hirak » de « traîtres, mercenaires, homosexuels ». Belkacem Zeghmati, déjà ministre de la Justice du gouvernement Bedoui, conserve lui aussi son portefeuille, de même que Mohamed Arkab à l'Energie, Chérif Omari à l'Agriculture et Youcef Belmehdi aux Affaires religieuses. Tayeb Zitouni conserve quant à lui son portefeuille de ministre des Moudjahidine (anciens combattants) qu'il occupe sans interruption depuis 2017. Abderrahmane Raouya redevient ministre des Finances, poste qu'il avait déjà occupé entre 2017 et fin mars 2019 sous la présidence Bouteflika, dans le gouvernement du Premier ministre Ahmed Ouyahia, sacrifié pour tenter – en vain – de calmer la contestation. Fidèle du président déchu, M. Ouyahia a été condamné en décembre à 15 ans d'emprisonnement pour des malversations, dans le cadre de vastes enquêtes sur des faits de corruption visant d'anciens hauts responsables et de puissants hommes d'affaires, proches de l'entourage de M. Bouteflika. Au moins trois autres ministres -Farouk Chiali (Travaux publics), Sid Ahmed Ferroukhi (Pêche), Hassane Mermouri (Tourisme)- retrouvent des postes ministériels qu'ils ont également déjà occupés sous la présidence de M. Bouteflika. Parmi les 28 autres ministres de plein exercice, plusieurs hauts fonctionnaires prennent la tête du ministère dans lequel ils officiaient. Et plusieurs portefeuilles sont attribuées à des personnalités de la société civile (universitaires, économistes, ingénieur, médecin…). Pour rappel, Abdelaziz Djerad, avait été nommé Premier ministre samedi dernier, en remplacement de Sabri Boukadoum, qui était chargé d'assurer l'intérim de ce poste, après la démission de Nouredine Bedoui. L'annonce de la composition du nouveau gouvernement intervient trois semaines après l'élection du président Abdelmadjid Tebboune.