Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a nommé Abdelaziz Djerad au poste de Premier ministre, a annoncé la télévision publique algérienne un peu tardivement alors que cela date de la veille vendredi. Il succède à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, qui avait été nommé pour un laps de temps Premier ministre par intérim après la démission de Noureddine Bedoui le 19 décembre dernier, jour de l'intronisation d'Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l'Etat. L'Algérie a donc et désormais son Premier ministre et il a été chargé par la présidence de constituer un nouveau gouvernement. Reste pour ce dernier à travers cette mission d'apaiser en premier lieu les ardeurs rebelles de la rue qui appelle plus à un changement de système que des hommes. Mine de rien, Abdelaziz Djerad, docteur en sciences politiques et universitaire aguerri en relations internationales, pourrait la séduire. Malheureusement, son passé ne plaide pas en sa faveur, car il a collaboré avec Abdelaziz Bouteflika. Très certainement la raison de ce choix d'Abdelmajid Tebboune, ait été influencé par le fait que cet homme, Abdelaziz Djerad 65 ans, a également exercé les fonctions de directeur de l'école nationale d'administration (ENA) d'Alger, de 1989 à 1992, un établissement dont le nouveau président est un des premiers lauréats. Abdelaziz Djerad, diplômé de la faculté des Sciences politiques d'Alger et docteur d'Etat de l'université Paris X-Nanterre et ex membre du FLN, selon sa biographie, a déjà exercé de hautes fonctions puisqu'il était un proche du président Bouteflika. Il avait exercé notamment, les fonctions de secrétaire général de la présidence de la République (1993-95), et également ceux du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de 2001 à 2003, lors du premier mandat d'Abdelaziz Bouteflika tout ce que le Hirak rejette. Pas sûr donc que la rue n'adhère aux velléités d'Abdelaziz Tebboune et dès mardi, on saura ce qu'il en ressort de cette nomination. En attendant Abdelaziz Djerad s'est, dès l'audience télévisée avec le président terminée, pourvue de cette déclaration en caressant d'entrée dans le sens du poil de la bête : « Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens, afin de sortir de cette étape difficile », et « faire face à des défis économiques et sociaux ». Joli message, mais à priori peu convainquant pour le « Hirak » qui poursuit sa mobilisation en exigeant le départ de l'ensemble du « système », dirigeant l'Algérie y compris Abdelmajid Tebboune. Vendredi, quoique l'affluence ait été inférieure aux précédentes semaines de nombreux Algériens ont cependant participé aux manifestations hebdomadaires dans les rues des villes et wilayas d'Algérie.