La production d'hydrogène à partir d'énergie à faible teneur en carbone est coûteuse. Mais, une analyse de l'Agence internationale de l'énergie constate que ce coût pourrait chuter de 30% d'ici 2030 en raison de la baisse des prix des énergies renouvelables. Grâce à sa stratégie Power to X, développée par l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles, le Maroc ambitionne d'exporter de l'hydrogène d'ici 2030. «L'hydrogène jouit aujourd'hui d'une dynamique sans précédent, motivée par les gouvernements qui importent et exportent de l'énergie, ainsi que par le secteur des énergies renouvelables, les services publics d'électricité et de gaz, les constructeurs automobiles, les sociétés pétrolières et gazières, les grandes entreprises technologiques et les grandes villes», a déclaré le directeur de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol. Ce dernier commentait, en fin de semaine dernière au Japon, le rapport «L'avenir de l'hydrogène : saisir les opportunités d'aujourd'hui». Actuellement, l'hydrogène est déjà utilisé à l'échelle industrielle, mais il provient presque entièrement du gaz naturel et du charbon. «Sa production, principalement pour les industries de la chimie et du raffinage, est responsable de 830 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an, l'équivalent des émissions de carbone annuelles du Royaume-Uni et de l'Indonésie combinées», selon le rapport qui souligne que la réduction des émissions provenant de la production d'hydrogène «constitue un défi». Mais la généralisation de cette nouvelle source d'énergie propre passe également par la réduction des coûts de sa production «trop élevés actuellement». Ces coûts pourraient chuter de 30% en 2030 en raison de la baisse des coûts des énergies renouvelables, selon le même rapport. Le Maroc fait parties des pays qui ont installé les premiers jalons de cette industrie. Grâce à sa nouvelle stratégie «Power to X», développée par l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles, le Maroc ambitionne d'exporter de l'hydrogène d'ici 2030, selon deux études allemandes dont les résultats ont été dévoilés en février à Rabat afin de tracer une feuille de route pour la mise en œuvre du «Power to X», une technologie de stockage et de production de combustibles propres à partir d'énergies renouvelables. «Jouissant d'une situation géographique et d'un potentiel exceptionnel en énergie éolienne et solaire, le Maroc pourrait capter une part non négligeable de la demande de "Power-to-X", estimée entre 2 et 4% de la demande mondiale en 2030», selon cette étude des Instituts allemands. Les premiers pilotes, qui assureront une production constante, seront réalisés dans les 2 prochaines années», avait confié au «Matin» Badr Ikken, directeur de l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles.