Le mouvement des médecins du secteur public lancera une batterie de manifestations de colère en cette semaine qui commence. Le point de départ de la contestation est prévu ce lundi à Rabat, avec un sit-in à partir de 11 heures devant le siège du ministère de la Santé, au quartier Hassan. Ce sit-in sera suivi par une marche qui traversera le centre-ville pour s'achever devant le Parlement. «On prévoit entre 1000 et 1500 manifestants venus de toutes les régions du Royaume sans exception », nous précise le communiqué qui ajoute un sit-in national de contestation appelé « Marche de deuil en noir » a pour but de défendre la dignité et protester pour le droit à de meilleures conditions de travail. Par ailleurs, les blouses blanches qui ont choisi pour l'occasion de se vêtir en noir, demandent au département d'Anas Doukkali, l'application de l'indice 509 relatif au système de rémunération dans la fonction publique, avec l'intégrité des indemnités qui en découlent et au profit de l'ensemble des échelles. «La fonction publique au niveau de la médecine n'est plus attractive. En plus de la charge de travail harassante, l'ambiance dans les hôpitaux et la démotivation salariale rebutent de plus en plus les jeunes médecins qui préfèrent désormais le secteur privé », d'après le communiqué parvenu à Panorapost. Dans ce même communiqué, le Syndicat Indépendant des médecins du secteur public promet une semaine de contestations à travers l'ensemble du Royaume. Deux grèves générales des médecins du public les 29 et 30 avril, ainsi que les 2 et 3 mai, se succéderont. En plus de ces grèves, d'autres formes de contestation se traduiront par le port de brassards «gréviste 509» dans les urgences, ainsi que le boycott des «campagnes et caravanes improvisées d'opérations chirurgicales». Les grévistes en blouses noires demandent à leurs confrères chirurgiens dentistes, pharmaciens et médecins du privé de se solidariser avec ces contestations et de prendre part à la marche du lundi. Ce mouvement qui dénote d'une rupture entre les médecins du public et leur ministère de tutelle, traduit un malaise général qui perturbe ce secteur vital pour l'ensemble des Marocains. En plus des médecins du public, d'autres corps de métiers proches mènent depuis plusieurs mois des grèves. Il s'agit notamment des infirmiers et des étudiants en médecine qui vivent actuellement sous la menace d'une année blanche. En face, le mutisme et le silence du ministère de M. Doukkali devient de plus en plus pesant. Ceci d'autant plus que les grévistes menacent de prolonger leur mouvement plusieurs mois durant.