Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a assuré mercredi que l'Alliance atlantique ne voulait pas de « nouvelle course aux armements » avec la Russie, tout en exhortant Moscou à respecter un traité de contrôle des armements. « Nous ne voulons pas d'une nouvelle course aux armements, nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide », a-t-il déclaré devant une session conjointe du Congrès américain, l'un des moments forts de son séjour à Washington à l'occasion du 70e anniversaire du bloc militaire. Le chef de l'OTAN a beaucoup parlé de la Russie dans son discours, exhortant celle-ci à continuer de respecter le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), un pacte signé par Washington et Moscou il y a plus de 30 ans pour enrayer la course aux armements. « Je continue d'exhorter la Russie à en revenir au respect du traité FNI », a dit Jens Stoltenberg, insistant sur le fait qu'elle avait violé cet accord, lequel interdit tout missile de croisière et missile balistique d'une portée de 500 à 5.500km. Pourtant, M. Stoltenberg a clairement averti que l'OTAN « prendra les mesures nécessaires pour fournir une dissuasion crédible et efficace » face à la Russie. Dans son discours, M. Stoltenberg a également appelé à l'unité dans le bloc tout en reconnaissant de profondes divergences. « Des deux côtés de l'Atlantique, on s'interroge sur la force de notre partenariat. Et, oui, il y a des divergences », a-t-il noté. Le président américain Donald Trump a longtemps reproché aux pays de l'OTAN de ne pas avoir atteint l'objectif de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses militaires. La réunion de printemps des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN a été exceptionnellement délocalisée à Washington pour commémorer la création de l'alliance militaire voici sept décennies. Le traité FNI, signé en 1987 entre l'Union soviétique et les Etats-Unis, a marqué le tout premier pacte conclu entre les deux puissances sur le désarmement nucléaire et une avancée majeure dans la limitation de la course aux armements. Cependant, les deux parties se sont mutuellement accusées d'avoir violé cet accord alors que les tensions se sont intensifiées ces dernières années. Moscou a annoncé début mars sa suspension du respect du traité FNI suite à une décision similaire prise par Washington en février.