Le chantier de réforme de l'administration publique, qui occupe une position de choix dans le projet sociétal moderne, place le citoyen au centre des préoccupations du service public, a affirmé, mardi à Tétouan, le ministre délégué chargé de la réforme de l'Administration et de la Fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader. S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture du 5ème Forum de la gouvernance territoriale, le ministre a souligné que la réforme de l'administration publique requiert la mise en oeuvre de changements structurels aux niveaux organisationnel, gestionnel, numérique et de moralisation, et ce en vue de développer le service public et de garantir une meilleure qualité, notant que son département a mis en place une stratégie ambitieuse qui "place le citoyen au coeur des préoccupations du service public à travers quatre transformations". Et pour accompagner les évolutions socio-économiques et juridiques que connait le Maroc, le ministre a affirmé que l'organisation décentralisée a connu un développement considérable devant favoriser une certaine équité territoriale et la solidarité entre les régions, à même de garantir l'équité en matière d'accès aux services publics, la permanence et la qualité des services, et de consacrer les valeurs de démocratie, de transparence, de reddition des comptes et de primauté de droit. Ce projet de réforme, a-t-il poursuivi, passe par le soutien de la démocratie locale, le développement des services administratifs et leur adaptation aux attentes des citoyens et l'appui de l'efficacité de l'administration décentralisée, relevant que ce chantier repose sur la clarification du rôle des administrations centrales et du domaine d'intervention des acteurs, et l'accompagnement de la réforme régionale, tout en essayant de regrouper les missions administratives communes. Et de conclure que cette réforme, qui constitue un saut qualitatif en matière de réorganisation de l'administration et de la logique de management public, devrait déboucher sur le changement du centre de gravité vers les régions et le domaine territorial, l'organisation de l'action des centres décentralisés autour d'un représentant unique de l'Etat à l'échelle régionale, ainsi que l'adoption d'une approche de gestion décentralisée. Cette rencontre de deux jours, initiée par le master de gouvernance et de la politique des collectivités territoriales sous le thème "les entrées de réforme administrative au Maroc et en Espagne: des chemins croisés", traite de plusieurs questions, dont "la régionalisation avancée et le renforcement de l'administration territoriale", "la réforme des entrées territoriales, l'un des déterminants de la réussite de la régionalisation avancée", "la transparence et la gouvernance rationnelle en Espagne", "le processus de la décentralisation en Espagne depuis 1978" et "l'indépendance de l'l'université dans le cadre de l'indépendance provinciale".