Une réunion du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) s'est achevée, mercredi 18 avril 2018 à Paris, au siège de l'Organisation de coopération et de développement économique. Ce réseau est composé des Etats d'Afrique de l'Ouest, d'institutions régionales, d'ONG ou de partenaires au développement. Son objectif est d'assurer une veille de la production agricole dans la région afin de prévenir l'insécurité alimentaire. Pour agir, il faut d'abord savoir. C'est pourquoi le premier objectif du RPCA est de récolter les résultats des campagnes agricoles pays par pays. A partir de là, les plans de réponse d'urgence sont élaborés. « Nous avons les plans nationaux de réponse qui permettent de prévoir les zones à risque qu'il faut cibler. Nous avons, au niveau de la Cédéao, un stock régional qui permet de faire face à ces situations. Mais la solution ce n'est pas de faire face aux crises. Il faut prévenir les crises. Et c'est pour ça que nous avons discuté sur comment investir dans l'agriculture », explique Jonas Gbian, le commissaire à l'agriculture de l'UEMOA. Cette année, la campagne agricole souffre de la sécheresse. Des pluies précoces ou trop courtes ont nui à la production céréalière. Les fourrages viennent également à manquer ce qui provoque une transhumance prématurée. Pour Mamadou Cissokho, président d'honneur du Réseau des organisations paysannes et des producteurs d'Afrique de l'Ouest, il y a urgence, mais les réponses tardent à venir : « Malgré toute la disponibilité des informations, les réponses n'ont pas été actionnées pour le moment. Le problème, c'est que d'abord, il y a plusieurs acteurs. Il y a des acteurs nationaux - les gouvernements, leurs services -, il y a les organisations de producteurs, des ONG et il y a des acteurs internationaux comme le PAM, l'Unicef, et puis les partenaires au développement. Donc, il faut une entente. Vous savez, les administrations ne sont pas rapides. » Aujourd'hui, près de 8 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest.