Il était le chef spirituel de la Tariqua Qadiriya Boutchichiya, un véritable guide et une icône du soufisme et de la spiritualité pour des centaines de milliers de personnes, au Maroc et à travers le monde. Cheikh Hamza, 95 ans, a rendu l'âme ce mercredi 18 janvier, à Oujda, où il était hospitalisé au Cenre hospitalier universitaire. Né en 1922 à Madagh, près de Berkane, dans l'Oriental, et très tôt initié au Coran, il en a acquis une solide connaissance dès l'adolescence. A l'âge de 20 ans, il est parfaitement formé en matière d'exégèse coranique, rompu aux différentes disciplines religieuses et passé maître en grammaire arabe. En 1955, à la mort du guide Sidi Boumediene, et en même temps que son père Sidi Abbas, feu Hamza reçoit l'héritage du « secret » initiatique et est autorisé à enseigner. Par déférence pour son père, il se range derrière lui et le seconde dans sa mission d'enseignement et de formation, jusqu'à la mort de Sidi Abbas en 1972, année au cours de laquelle Sidi Hamza devient le guide spirituel de la Tariqa Qadiriya Boutchichiya, dépositaire du secret. Le "Connaisseur de Dieu", comme on l'appelait, avait réussi à faire d'une confrérie plutôt discrète et à l'effectif réduit une véritable machine, avec des ramifications aussi bien dans le Maroc qu'à l'étranger, essentiellement en Afrique et en Europe. De très nombreuses personnes venaient en pélerinage à Madagh pour le rencontrer et recevoir son enseignement. Parmi ses disciples les plus connus, on trouve Fouzi Sqalli, le chanteur français Abd al-Malik ou encore Bariza Khirari, sénatrice française. Sa mort, attendue vu son grand âge, a plongé ses disciples, connus ou non, dans l'affliction, et ses funérailles, demain jeudi 19 janvier à Madagh, verront l'affluence de plusieurs dizaines de milliers de personnes.C'est très certainement son fils aîné Jamal qui lui succédera, reprenant le lourd fardeau de la direction spirituelle de la Tariqa, avec ses centaines de milliers d'adeptes.