En plein dialogue social et avec ces interminables discussions sur l'augmentation des salaires de la fonction publique, le ministre de l'Intérieur Mohamed Hassad a soumis au gouvernement deux projets de décrets portant sur une augmentation des indemnités des auxiliaires de l'autorité, les « moqaddem » et les chioukhs ». 500 DH en deux tranches, la première dès juin 2016 et la seconde à partir de janvier 2017. Les deux décrets se différencient par leur territorialité, le premier concernant les ruraux et le second les urbains. Pour les moqaddems et chioukhs ruraux, cette augmentation portera leur indemnité à 2.000 DH, 1.750 pour la première tranche en juin prochain et 2.000 pour janvier, et pour les urbains, elle ira à 2.500 DH, 2.250 DH pour juin et 2.500 en janvier. L'argument avancé par le ministre Hassad est que cette catégorie d'auxiliaires ne reçoivent que des indemnités et que, à ce titre, ils n'avaient pas bénéficié de l'augmentation de 2011, en plein printemps marocain, quand Abbas el Fassi avait acheté la paix sociale moyennant une augmentation de 600 DH pour la fonction publique. Cette augmentation répond à deux objectifs, en plus de celui consistant à améliorer le quotidien des moqaddems et chioukhs. Les élections approchent et le gros du travail, ce sont ces agents qui l'abattent. Mais il y aussi l'aspect sécuritaire, les moqaddems et chioukhs étant la cheville ouvrière de tout le dispositif sécuritaire national, car ce sont eux qui observent, remarquent et rapportent les faits des résidents de leurs quartiers.