Coup de théâtre ! Le Comité exécutif du parti de l'Istiqlal s'est réuni en urgence hier soir à Rabat. C'est sur décision de son secrétaire général Hamid Chabat que les membres de l'instance dirigeante de l'Istiqlal sont arrivés au siège central, tard dans la nuit. Des décisions d'importance ont été prises et seront de nature à déjouer tous les pronostics. Quelles sont ces décisions ? La plus importante causera un véritable séisme sur la scène politique. Le parti de l'Istiqlal a décidé de rompre toute relation avec le PAM après qu'il ait (finalement) compris que le parti de Bakkoury (et d'Ilyas el Omari) roulait pour lui-même, ne respectait pas ses engagements à l'égard de son camp (l'opposition) et œuvrait à saper les fondements, ou ce qu'il en reste, de l'Istiqlal. Un des membres du Comité exécutif, demandant à ne pas être cité lors d'un entretien avec PanoraPost, a confirmé ces décisions et a aussi suggéré l'idée que Hamid Chabat prenne en dernière minute la décision de jeter l'éponge pour la présidence de la Région Fès-Meknès. « Une défaite dans la Région, après sa bérézina à la Ville, sonnerait comme le coup de sifflet final de sa carrière ! », explique notre interlocuteur. Les dirigeants de l'Istiqlal ont également évoqué l'idée bien istiqlalienne du « soutien critique au gouvernement », c'est-à-dire une position nouvelle face à Benkirane consistant à ne pas rejeter en bloc toutes les décisions du gouvernement mais les soutenir, tout en les critiquant au besoin. Pour la Région de Fès, dont l'élection du bureau et de son président se déroulera aujourd'hui, la majorité détient 38 voix (22 PJD, 9 MP, 6 RNI et 1 PPS) et l'opposition 31 (15 PI, 9 PAM, 5 USFP et 2 UC). L'élection verra le secrétaire général du MP Mohand Laenser accéder à sa tête. Et pour que cela soit encore plus clair et indiscutable, les quatre partis gouvernementaux ont signé un document (ci-dessous) attestant de leur alliance dans cette Région « pour couper court aux rumeurs et mettre fin aux manigances des ennemis de la volonté du peuple et des élus ». Si tout cela se confirme, la Région de Tanger-Tétouan-al Hoceima pourrait échapper à Ilyas el Omari, numéro 2 du PAM. En effet, la majorité aligne 32 élus et l'opposition 31, mais si l'Istiqlal bascule avec ses 7 élus, le cas d'el Omari sera scellé, et peut-être que le PAM devra réorganiser ses structures dirigeantes… Cela est d'autant plus important, voire grave, que l'élection de Mustapha Bakkoury, SG du PAM, pourrait elle aussi être remise en cause. En effet, l'opposition compte 38 élus, dont 19 PAM et 12 Istiqlal, et la majorité aligne 37 conseillers, dont 30 PJD et 6 RNI. Si l'Istiqlal vote avec la majorité, et même si le RNI opte pour Bakkoury, c'est le PJD Haikar qui l'emportera. Dans tous les cas, la journée de lundi sera « chaude ».