Quatre partis d'opposition turcs ont convenu, mercredi, de former une alliance en vue des prochaines élections parlementaires du 24 juin afin de franchir le seuil des 10% obligatoire pour être représentés au parlement. Le parti républicain du peuple (CHP), le parti IYI (Bon parti), le parti Saadet (Félicité, SP) et le parti démocrate (PD) formeront cette alliance pour rivaliser avec « l'Alliance du peuple » établie par le Parti Justice et Développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) et le Parti du Mouvement nationaliste (MHP). D'après la réforme constitutionnelle d'avril 20017 et les changements introduits dans la loi électorale, tous les partis d'une alliance électorale franchiront le seuil électoral si l'alliance récolte, elle-même, suffisamment de votes pour passer l'obstacle des 10%. Le SP n'avait pas dépassé 1 pc aux dernières échéances législatives de 2015 alors que l'IYI parti participe pour la première fois à ce scrutin à la suite de sa scission avec le MHP. Le Bon parti, créé en décembre dernier, comptait cinq députés au parlement sortant, composés de dissidents, et a reçu un grand soutien du CHP qui lui « prêté » quinze autres afin de former un groupe parlementaire (20 députés), une condition exigée par la loi pour participer aux législatives. Le CHP avait décidé de ce coup de pouce afin de lui permettre de remplir les conditions légales en vue de son éligibilité mais aussi de l'obtention d'aide financière du Trésor pour les élections. Lire aussi : Turquie: le leader du MHP (opposition) réélu Le protocole de l'alliance quadripartite sera signé par ses quatre dirigeants, jeudi, avant d'être enregistré auprès du Conseil suprême des élections (YSK), ce qui devrait leur permettre leur présence au parlement. Le Parti Démocratique des Peuples (HDP, pro kurde) et autre formation politique de l'opposition parlementaire entrera en lice individuellement lors des élections. Les quatre partis « idéologiquement éloignée » puisque constituant des formations politiques conservateurs d'extrême droite, laïques et islamistes, n'ont pas encore réussi à s'unir autour d'un candidat commun pour le présenter comme rival au président Tayyip Recep Erdogan, leader de l'AKP. Chaque formation va présenter son propre candidat au premier tour des présidentielles afin de maximiser le taux de participation, augmenter, par l'éparpillement des voix, la probabilité d'un second tour et former un bloc contre le chef d'Etat. Le chef de file du Saadet Temel Karamollaoglu a annoncé sa candidature pour les présidentielles tout comme Meral Aksener, leader de l'Iyi Parti. Le CHP va désigner vendredi son candidat à l'élection présidentielle.