Puissance économique et politique incontestable, la Turquie semble vouloir donner plus de signification à sa présence en Afrique, notamment celle de l'ouest. Pour preuve : le déplacement du président turc, Recep Tayyip Erdogan dans trois pays de la région, à savoir la Mauritanie, le Sénégal et le Mali, en dit beaucoup pour les observateurs. Ces derniers estiment que ce pays en quête de « leadership » économique et commercial sur le Continent, affiche d'autres ambitions, celles de vouloir s'associer aux efforts de lutte contre le terrorisme et jouer un rôle de premier plan en la matière dans la région. Une démarche bien pensée par le président Erdogan qui depuis son intronisation aux commandes suprêmes du pays en 2003, a veillé à consolider ces liens avec l'Afrique, à travers l'implantation de représentations diplomatiques turques dans nombre de pays africains, et la connexion aérienne avec plusieurs métropoles africaines grâce à la compagnie « Turkish Airlines ». Après une visite en Algérie, première étape d'une tournée africaine, le président turc accompagné d'une armada d'hommes d'affaires, s'est envolé mercredi pour Nouakchott dans le cadre d'une visite éclair, la première du genre d'un président turc en Mauritanie. Lire aussi : Le cerveau russe présumé d'un trafic de cocaïne en Argentine arrêté en Allemagne Au menu de ce déplacement, la signature d'une batterie d'accords de coopération concernant le domaine de la pêche, de l'économie maritime, l'agriculture, le renforcement et la protection des investissements, le tourisme, les hydrocarbures et les mines, l'éducation, avant d'atterrir jeudi à Dakar troisième étape d'un périple qui s'achèvera vendredi à Bamako (Mali). Dans la capitale mauritanienne, il a annoncé une contribution turque de 5 millions de dollars au profit de la force antiterroriste du G5 Sahel, constituée par cinq pays africains à savoir : le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, et qui devrait compter quelque 5000 éléments dans les prochains mois de l'année en cours. Pour Erdogan, « la Turquie fait partie des pays qui comprennent le plus les dangers auxquels sont confrontés les pays du Sahel à savoir : le danger du terrorisme, l'extrémisme, les trafics illicites de drogue « . A Dakar, l'ambition économique a dominé les discussions entre les deux chefs d'Etat, et Erdogan s'est fixé comme objectif, jeudi, de doubler les échanges commerciaux entre son pays et le Sénégal. Une ambition partagée par son homologue Sénégalais, Macky Sall. Ce dernier a affirmé qu'il y a deux ans, il y a eu suggestion de porter le niveau des échanges commerciaux à près de 250 millions de dollars, un chiffre atteint en 2017. » Une nouvelle barre a été fixée conjointement à près de 400 millions de dollars. Nous allons travailler ensemble à atteindre et même dépasser cet objectif« , a déclaré Macky Sall lors d'une conférence de presse conjoint. 1. Erdogan n'a pas raté l'occasion, pour plaider en faveur d'une réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies. De son avis, il est inconcevable que les 5 membres permanents décident à eux seuls, de l'avenir du monde. A Bamako, plusieurs accords et conventions de coopération entre le Mali et la Turquie, seront paraphés dans le cadre d'une visite éclair du président truc au Mali, selon le ministère malien des affaires étrangères et de la coopération internationale. Ils concerneront la promotion et la protection réciproque des investissements, la coopération dans les domaines des sports, de l'éducation, des hydrocarbures, des mines et des minéraux, la santé, des sciences médicales, et des technologies de l'information.