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Algérie–Mozambique : une coopération bilatérale instrumentalisée par Alger autour du Sahara
Publié dans Maroc Diplomatique le 09 - 09 - 2025

La visite officielle du président mozambicain Daniel Chapo en Algérie, les 5 et 6 septembre, a été présentée comme un moment fort de la relance des relations bilatérales. Alger y a vu l'occasion de ressusciter une rhétorique héritée des luttes de libération nationale et de se poser en champion de la solidarité Sud-Sud. Mais derrière les hommages au passé révolutionnaire, le pouvoir algérien a surtout cherché à instrumentaliser la question du Sahara pour conforter un positionnement diplomatique en décalage avec ses propres fragilités internes.
À l'issue des entretiens entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue mozambicain, un communiqué conjoint a rappelé les « liens historiques » noués dans la solidarité anticoloniale. Le texte plaçait côte à côte le Sahara, la Palestine et l'ancienne Rhodésie du Sud, comme autant de « causes sacrées » à défendre. Cette rhétorique s'inscrit dans la continuité d'une diplomatie algérienne façonnée par l'héritage du tiers-mondisme et de l'Organisation de l'unité africaine, où Alger se veut gardienne des combats inachevés de la décolonisation.
Ce recours constant à la mémoire militante traduit moins une volonté d'ouverture économique qu'un réflexe de légitimation politique. L'évocation répétée du Sahara, présenté comme « territoire occupé », illustre le besoin de brandir un symbole fédérateur face aux difficultés intérieures : inflation persistante, chômage massif des jeunes et dépendance quasi exclusive aux recettes des hydrocarbures.
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Au-delà des déclarations, les deux parties ont annoncé de nouveaux projets agricoles, énergétiques et commerciaux. La création d'un Conseil d'affaires algéro-mozambicain a même été évoquée, bien que cette initiative ait déjà été promise dès 2021 sans jamais entrer en vigueur. La multiplication des accords bilatéraux — de la coopération agricole à l'énergie, en passant par les services consulaires — n'a pas encore produit de résultats concrets.
Ce décalage illustre l'essoufflement d'une stratégie économique algérienne prisonnière d'une rente pétrolière et gazière instable. Les tentatives de diversification peinent à se matérialiser, faute de vision industrielle cohérente et de dynamisme du secteur privé. Pendant ce temps, la concurrence régionale s'intensifie, notamment face au Maroc qui déploie une diplomatie économique offensive en Afrique subsaharienne.
Un contraste croissant avec la stratégie marocaine
Le parallèle avec Rabat est inévitable. Alors que le Maroc consolide son intégration dans les chaînes de valeur africaines à travers des investissements massifs dans les infrastructures, les énergies renouvelables et les corridors logistiques, Alger s'accroche à une diplomatie idéologique. Les forums organisés à Alger, telle la Foire commerciale intra-africaine, servent davantage de tribunes politiques que de catalyseurs économiques.
Cette divergence illustre deux approches opposées : l'une, tournée vers l'avenir et les dynamiques de marché ; l'autre, centrée sur une mémoire militante qui peine à générer des opportunités tangibles. Les experts notent que la stratégie marocaine a permis, en une décennie, de positionner le Royaume comme un investisseur de premier plan en Afrique, là où l'Algérie reste confinée à un rôle essentiellement déclaratif.
En multipliant les références au Sahara, le pouvoir algérien tente de préserver son rôle traditionnel de porte-voix des « causes justes » sur le continent. Mais cette posture masque surtout une incapacité à proposer une trajectoire économique crédible à sa population. L'usage du dossier saharien comme levier diplomatique devient alors un substitut à une stratégie de développement encore introuvable.
Le rapprochement avec le Mozambique illustre ce paradoxe : affichage de solidarité historique, annonces répétées de partenariats, mais absence de résultats mesurables. En réalité, Alger cherche moins à bâtir un projet commun qu'à maintenir une façade diplomatique active, destinée à contenir l'influence croissante de Rabat en Afrique et à occulter ses propres urgences intérieures.


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