Le Trésorier Général du Maroc, Noureddine Bensouda, a plaidé, vendredi à Rabat, en faveur d'une amélioration continue du modèle de gouvernance financière publique, pour soutenir efficacement la croissance, la création d'emplois et la cohésion sociale. « Pour ce faire, l'action publique doit s'inscrire dans une logique de cohérence, de coordination, de coopération et de conciliation entre l'intérêt général et les intérêts particuliers », a précisé M. Bensouda, lors de la seizième édition du Colloque International des Finances Publiques, organisée par le ministère de l'Economie et des Finances, en partenariat avec l'Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP). « Les pouvoirs publics devraient continuer à veiller sur la trajectoire tracée pour la soutenabilité des finances publiques, à travers l'ajustement des dépenses aux recettes et l'amélioration de leur efficacité, de manière à limiter le recours à l'emprunt et à le réserver au financement de l'investissement », a-t-il poursuivi. Et de noter que cela passe nécessairement par une meilleure allocation des ressources entre les différents acteurs du secteur public en fonction des contraintes budgétaires, des considérations politiques, économiques et sociales et des chantiers prioritaires, ainsi que par une amélioration de la gestion du recouvrement des ressources publiques et, plus particulièrement, les recettes fiscales dont le « potentiel est toujours prometteur ». Dans ce sens, M. Bensouda, a mis en évidence l'utilité d'accorder autant d'importance aux actions effectives de recouvrement des recettes et d'exécution des dépenses qu'à celles liées à leur prévision au niveau de la loi de finances. De son côté, le président de FONDAFIP, directeur de la Revue Française de Finances Publiques, Michel Bouvier, a souligné qu'un examen attentif des systèmes financiers publics au cours des 45 dernières années révèle une mutation progressive entraînant une « métamorphose de l'Etat », ajoutant que cette évolution des systèmes financiers publics détermine également une transformation et un remodelage de l'ensemble de la société. « L'émergence de cette nouvelle configuration repose en grande partie sur la mutation de ces systèmes, qui constituent l'ossature de l'Etat. Cette mutation, se traduisant par une déstructuration et une restructuration du modèle de gouvernement financier public, n'est pas toujours facile à analyser », a-t-il dit. La séance inaugurale de ce colloque, placé sous le thème « Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France », a connu également la présence de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, et de l'ambassadeur de la France au Maroc, Christophe Lecourtier. Ce conclave de deux jours, s'articule autour de deux panels, à savoir « Un modèle de gouvernance financière publique fragilisé » et « Les voies de la restructuration du modèle de gouvernance financière publique ».