Le président zimbabwéen Robert Mugabe a indiqué, dans un discours télévisé diffusé dimanche soir, qu'il était «conscient des revendications» du peuple ayant conduit à la décision de l'armée de prendre le contrôle du pays mercredi dernier. A la surprise générale, Mugabe n'a pas annoncé sa démission, consacrant son allocution à une analyse de la situation dans son pays. Il a ainsi souligné que l'intervention de l'armée «n'a pas défié» son autorité en tant que chef d'Etat et commandant-en-chef des forces armées du pays. Durant cette intervention, les piliers de l'Etat ont continué de fonctionner, a-t-il dit, avant de reconnaître de l'économie de son pays passe par une conjoncture difficile. Au moment où l'opinion publique et les médias nationaux et internationaux s'attendaient à l'annonce de la démission du président zimbabwéen, ce dernier a annoncé qu'il devra présider le mois prochain un congrès du parti du Zanu-PF, au pouvoir, qui sera, selon lui, l'occasion de corriger les erreurs du passé sur la base d'une nouvelle feuille de route. Assigné à résidence surveillée depuis mercredi dernier, Mugabe semblait de plus en plus isolé. Samedi, des centaines de milliers de Zimbabwéens sont descendus dans les rues d'Harare pour demander le départ immédiat de Mugabe et, en même temps, exprimer leur joie suite à la fin d'un régime qui a plongé le Zimbabwe, pourtant un pays riche, dans une profonde crise multidimensionnelle avec un taux excessivement élevé de pauvreté et de chômage. Dimanche, le parti du Zanu-PF a accentué les pressions sur Mugabe, en annonçant la destitution du «camarade Bob» de la présidence du parti. Le parti au pouvoir a également fixé un ultimatum au président de présenter sa démission de la présidence du pays lundi ou faire face à une procédure de destitution au parlement