Malgré son potentiel de croissance économique, le Royaume est toujours concerné par la corruption qui freine. Pour corriger ce fléau, l'Instance de la lutte contre la corruption a mis en place une stratégie marquant ainsi le début d'une nouvelle ère. Le fléau de la corruption a fortement freiné le fonctionnement de l'Administration marocaine depuis plusieurs années. C'est face à ce constat alarmant, qu'en décembre 2018, le Roi Mohammed VI a nommé à la tête de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi. Cet ancien président de la Commission éthique et bonne gouvernance de la CGEM parait le profil parfait quant à ce poste de responsabilité. Cependant, 6ans après sa nomination, rien n'a changé, en effet, le Royaume se place toujours dans les dernières places des classements mondiaux, selon l'instance Transparency International. Ainsi, depuis 2018, le Maroc est passé du 83ème rang mondial au 97ème rang mondial. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette baisse inexorable du Maroc dans le classement mondial de la corruption, notamment la crise sanitaire du Covid 19 ainsi que d'autres facteurs impondérables. Et ce malgré le budget de l'instance qui est passé de 25 millions de dirhams à environ 200 millions de dirhams, tandis que les postes budgétaires pour 2023 ont porté sur 15 positions pour porter l'effectif à près de 105 personnes. L'INPPLC est revenu à une approche sectorielle, alors que c'est un frein, en effet, le travail en silo ne peut pas donner de résultats. L'approche idoine serait l'approche holistique et coordonnée, recouvrant des thématiques telles que la déclaration du patrimoine, l'enrichissement illicite, la société civile, l'engagement citoyen, la simplification des procédures administratives, la moralisation de la vie électorale et publique, la gouvernance du secteur privé... La méthodologie de travail de l'INPPLC repose sur une analyse objective de la situation, en partant des appréciations des citoyens et des acteurs concernés, quelle que soit la thématique abordée. D'ailleurs, depuis fin 2019, l'Instance a lancé une action pilote qui est aujourd'hui mature et qui a donné des résultats probants avec le secteur financier. Dans le cadre du partenariat Bank Al-Maghrib, l'AMMC et l'ACAPS, des actions de sensibilisation menées par l'Instance pour les hauts responsables des établissements sous tutelle de 3 régulateurs, avec des formations qui ont bénéficié à environ 1.700 personnes. De même des cartographies des risques minutieusement détaillées pour le secteur bancaire, qui sont aujourd'hui en phase finale, établissant des guides de mise en place de systèmes anticorruption dans les établissements sous tutelle. C'est une course contre la montre qui s'opère, en effet, le facteur temps joue un rôle important, parce que le fléau de la corruption se complexifie au fil du temps. Une nouvelle ère se profile où tous les ingrédients seront réunis pour prévenir et lutter contre la corruption, caractérisée par une baisse importante. C'est une stratégie nouvelle génération, où les conditions du passage et de la mise en œuvre de ce qui a été construit comme fondement solide lors de ces dernières années.