Au cours des dernières années, les ménages ont eu tendance à s'endetter pour acquérir des logements. En dix ans, leur patrimoine a considérablement augmenté : en effet, les avoirs ont franchi le seuil des 1 000 milliards de dirhams en 2023. Selon les rapports annuels publiés conjointement par Bank Al-Maghrib, l'ACAPS et l'AMMC, les Marocains possédaient 616 milliards de dirhams il y a dix ans, répartis entre dépôts bancaires, placements en valeurs mobilières et contrats d'assurance-vie, soit une augmentation de la richesse de 66 % depuis 2013. D'après les rapports annuels sur la stabilité financière, les Marocains détenaient 616 milliards de dirhams il y a dix ans, sous forme de dépôts bancaires, de placements en valeurs mobilières et d'assurance-vie. On observe une augmentation de la richesse de 66 % depuis 2013. Malgré les conditions difficiles traversées pendant les années 2020 et 2021, marquées par l'apogée de la crise sanitaire de la Covid-19, le patrimoine a atteint plus de 919 milliards de dirhams, soit une progression de 5 % par rapport à 2020. Néanmoins, ce patrimoine est majoritairement constitué de ressources bancaires, représentant environ 80 %, soit 833 milliards de dirhams en 2023. Finalement, les ménages ont privilégié la détention d'avoir financiers liquides, moins risqués et immédiatement disponibles, bien que les dépôts, tous types confondus, soient en hausse. En ce qui concerne l'endettement, qui représente jusqu'à 30 % du PIB, bien que le patrimoine des ménages se soit amélioré de 66 % en dix ans, leur dette globale n'a pas suivi la même courbe. Depuis 2013, l'endettement des ménages a augmenté de 53 %, atteignant 411 milliards de dirhams à la fin de 2023. Par rapport au PIB, il est passé de 31 % en 2013 à 28 % l'année dernière, avec un pic en 2020, où il avait atteint 34 %. Ce niveau d'endettement est dû à la baisse de la croissance économique de 6,3 % dans un contexte d'arrêt ou de suspension de nombreuses activités économiques suite à la crise sanitaire du Covid-19, combinée à un ralentissement de la croissance de la dette à 2,9 %, contre une hausse de 5 % en 2019. Actuellement, l'endettement des ménages reste globalement plus élevé que celui des pays en développement, tout en restant inférieur aux niveaux observés dans les économies avancées. Plus de 60 % de cette dette est composée de crédits à l'habitat, le reste étant constitué de crédits à la consommation. Cependant, le crédit immobilier montre des signes d'essoufflement depuis quelques années, en raison des difficultés rencontrées tant par les promoteurs immobiliers que par les acquéreurs potentiels. En conséquence, la composition du patrimoine des ménages et de leur endettement n'est pas près de connaître une évolution significative, tant que les Marocains privilégient les actifs liquides et que leurs emprunts sont davantage orientés vers les biens durables.