L'économie du Botswana devrait croître de seulement 1 % cette année, en raison du ralentissement de l'extraction des diamants et des activités associées, a indiqué le Fonds monétaire international (FMI). «Le déclin du secteur des diamants pèserait sur la croissance de l'économie nationale en 2024», a déclaré Luc Eyraud, chef de division au département Afrique du FMI, à la suite de la revue annuelle de l'institution avec les autorités du Botswana. Plus tôt cette année, dans ses Perspectives de l'économie mondiale, le FMI avait projeté une croissance de 3,6 % pour le Botswana en 2024. Lors de la présentation du budget en février dernier, le gouvernement avait prévu un taux de croissance de 4,2 % pour cette année, mais la Banque du Botswana a récemment déclaré que ce chiffre ne serait probablement pas atteint en raison de la sous-performance du secteur minier, qui est la principale source de devise du pays. Le Botswana a rejeté les appels des superpuissances mondiales lui demandant de modifier sa façon de traiter ses diamants. Des délégués du Royaume-Uni, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, des Etats-Unis d'Amérique et de l'Union européenne s'étaient récemment rendus au Botswana pour appeler à la transparence sur les diamants. Des représentants des pays du «G7» organisent actuellement des réunions avec les pays producteurs de diamants sur leurs processus, tout en faisant pression pour que la certification soit effectuée à Anvers, en Belgique. Le Botswana aurait estimé, par contre, qu'une telle décision saboterait le Processus de Kimberly, un régime commercial multilatéral établi en 2003, dont le Secrétariat réside au Botswana. «Cela portera atteinte au système de certification Kimberly (KCPS) et aura pour conséquences un traitement retardé des diamants et des implications en termes de coûts si les marchandises doivent être acheminées à Anvers plutôt que d'être certifiées en provenance de pays producteurs comme le Botswana», a déclaré le ministre des Minéraux, de l'Energie et des Ressources en eau, Lefoko Moagi. Le Botswana est le premier producteur africain de diamants et premier producteur mondial en valeur (4,7 milliards de dollars de valeur en diamants produits en 2022), la seule mine de Karowe produisant chaque année entre 395 000 et 425 000 carats. Passant en revue les performances économiques récentes du Botswana, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale a révélé que le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 2,7 % en 2023, contre 5,5 % en 2022. «Le ralentissement est dû à la faible performance de la plupart des secteurs de l'économie, y compris le secteur minier», précise-t-il, arguant que l'activité économique est restée limitée au premier semestre 2024 en raison de conditions économiques mondiales et d'événements géopolitiques défavorables, ainsi que de contraintes structurelles nationales.