L'inscription de l'Afrique du Sud sur la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI), organisme international chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a porté un coup dur à l'économie nationale et aura encore, à long terme, un impact négatif sur la croissance, a indiqué, mercredi à Pretoria, le gouverneur de la Banque centrale, Lesetja Kganyago. Le GAFI a placé l'Afrique du Sud sur sa liste grise l'année dernière, invoquant des faiblesses dans les mesures de protection du pays contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. «Bien que nous travaillions dur pour sortir de cette liste grise, les effets de cette inscription se font sentir, à mesure que les partenaires étrangers exercent une surveillance accrue sur nos institutions nationales», a déclaré M. Kganyago lors d'une rencontre sur les perspectives économiques du pays. Lire aussi : Le Maroc et l'avenir post-GAFI : vers une prospérité financière Il a expliqué que la liste grise du GAFI a renforcé les exigences imposées aux institutions financières, pour rendre compte de leurs contrôles internes visant à garantir qu'elles ne facilitent pas le flux de fonds provenant du blanchiment d'argent ou du financement du terrorisme. «L'Afrique du Sud est confrontée à l'augmentation de la dette publique et à des coûts de service de la dette toujours plus élevés, ainsi qu'à la forte exposition des institutions financières nationales à la dette», a encore souligné le responsable. Notant que le Groupe d'action financière a identifié 22 mesures que l'Afrique du Sud doit prendre pour améliorer sa lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, il a indiqué que sur ces 22 mesures, huit ont été traités tandis que 14 restent en cours. «Il est néanmoins impératif que des mesures soient prises rapidement pour éviter des impacts négatifs encore plus graves à long terme sur l'économie», a-t-il suggéré. Le gouverneur de la Banque centrale a auparavant déclaré que l'économie sud-africaine s'est contractée de 0,1 % au premier trimestre de cette année, en raison de plusieurs facteurs. «L'économie s'est contractée de 0,1 % au premier trimestre et les données récentes, notamment les chiffres de l'exploitation minière et de l'industrie manufacturière, nous ont amenés à réduire modestement notre estimation de croissance pour le deuxième trimestre à 0,6 %», a déclaré M. Kganyago à la presse.