Au cours des derniers mois, le Maroc a été confronté à une pénurie croissante de médicaments, affectant plus de 1200 produits pharmaceutiques, y compris des traitements essentiels tels que le Levothyrox. Les acteurs du secteur de la santé s'alarment de ces ruptures de stock récurrentes, principalement attribuées aux médicaments importés et à la volatilité de l'approvisionnement en matières premières sur le marché international. L'approvisionnement de produis pharmaceutique se serait-il trouvé dans une situation critique ? Aujourd'hui, le Maroc se trouve aux prises de cette situation avec une rupture de stock de certains médicaments qui touche près de 1200 produits pharmaceutiques. Cette pénurie menacerait la santé des patients atteints de maladies graves, mettant en lumière la vulnérabilité du système de santé face à des problèmes logistiques et économiques mondiaux. Parmi les produits accusant une rupture, le Levothyrox, médicament essentiel pour de nombreux patients souffrant de troubles thyroïdiens, figure parmi les produits les plus affectés par cette pénurie. Utilisé pour pallier le manque de thyroxine, une hormone naturellement produite par la glande thyroïde, sa disponibilité est devenue un baromètre de la santé publique. Lire aussi : Tunisie: les difficultés financières de la Pharmacie centrale à l'origine de la pénurie des médicaments Les médicaments importés constituent la majorité de ceux manquants, une conséquence directe de l'augmentation des coûts des matières premières et des frais d'approvisionnement sur le marché international. La fermeture ou le fonctionnement partiel des usines en Chine, principal fournisseur de ces médicaments, a exacerbé la situation, illustrant parfaitement la théorie économique de l'offre et de la demande : une demande élevée couplée à une offre limitée entraîne inévitablement une hausse des prix. Selon les experts, plusieurs facteurs contribuent à cette crise internationale de l'approvisionnement en médicaments. Notamment, la dépendance de l'industrie pharmaceutique vis-à-vis de la Chine et de l'Inde, qui produisent environ 95% des principes actifs nécessaires à la fabrication des médicaments. Les perturbations logistiques majeures dans le transport et la distribution, ainsi que la dépendance à un unique fournisseur pour certains médicaments clés comme le Levothyrox, aggravent cette situation précaire. Pour contrer cette dépendance et assurer la sécurité sanitaire de ses citoyens, les autorités en charge de la question, envisage le renforcement de la souveraineté pharmaceutique. Cela implique une préférence nationale dans les appels d'offres pour les médicaments et l'exploitation des capacités locales de production. Avec des ressources humaines qualifiées et une technologie avancée, le Maroc aurait sans doute le potentiel de produire l'intégralité des médicaments nécessaires sur le marché intérieur. L'initiative « Made In Morocco » pourrait elle aussi être la clé pour surmonter cet obstacle majeur. En favorisant l'industrie locale, non seulement dans la production de médicaments mais aussi dans la fabrication des matières premières, le Maroc pourrait garantir un approvisionnement stable et à des coûts maîtrisés, notent certains experts. Les fabricants nationaux quant à eux, devraient se pencher à la production des génériques de qualité, tout en maintenant des prix stables, indépendamment des fluctuations des coûts des matières premières. La responsabilité leur incombe de répondre aux besoins vitaux de la population, affirmant ainsi leur rôle crucial dans la préservation de la santé publique.