L'économie nationale affiche des signes encourageants pour l'avenir du dirham, d'après une analyse de Capital Economics. Bank al-Maghrib (BAM), dispose de la confiance nécessaire pour avancer vers une totale convertibilité du dirham, grâce à l'amélioration de la balance des paiements et à la baisse de l'inflation. L'analyse, publiée lundi, indique que le dirham devrait se renforcer face à l'euro. Cette prévision résulte d'une série de mesures adoptées depuis qu'il a obtenu un prêt de 3 milliards de dollars du FMI en 2014. La banque centrale a œuvré pour augmenter la flexibilité du taux de change du dirham et a progressivement instauré un objectif d'inflation. En 2018, BAM a mis en place un nouveau système permettant au dirham de fluctuer dans une bande de 2,5% au-dessus ou en dessous d'un taux de référence. Ce taux de référence est fondé sur un panier de devises composé de 60 pour cent d'euros et 40 % de dollars. En mars 2020, cette bande a été portée à 5 %, témoignant d'une confiance accrue dans la stabilité du dirham. Dans son rapport, cité par les médias, Capital Economics met en avant les réserves de change robustes du Maroc, qui s'élèvent désormais à 34,3 milliards de dollars. Ce montant couvre plus de trois fois les besoins de financement extérieur à court terme du pays. Ces réserves devraient donner à BAM la confiance nécessaire pour appuyer la monnaie si elle devait faire face à des pressions à la baisse. Par ailleurs, l'analyse anticipe que BAM élargira la marge de fluctuation de la monnaie, plutôt que de laisser le dirham flotter librement. L'élargissement précédent de la bande a déjà entraîné une appréciation de la monnaie de 2 à 3 % par rapport au panier euro-dollar. Le dirham devrait s'apprécier d'environ 3 % d'ici la fin de cette année. La transition vers un taux de change plus flexible du dirham représenterait une évolution vers un régime de ciblage de l'inflation. Cela offrirait un meilleur ancrage des prix que le taux de change. L'analyse souligne que la faible inflation, tombée à 2,3 % en janvier – le niveau le plus bas depuis 2021 – renforcera la confiance des décideurs politiques dans le succès de cette démarche. Lors d'une récente conférence en ligne organisée par le FMI, présentant les principales conclusions préliminaires suite aux discussions avec les autorités, Roberto Cardarelli, chef de la mission du FMI au Maroc, s'est exprimé positivement sur la situation actuelle. Il a indiqué que cela est bénéfique pour Bank Al-Maghrib de reprendre des projets tels que la libéralisation progressive du dirham. Cardarelli a souligné que le flottement du dirham est un processus complexe qui nécessite un travail technique important, notamment en collaboration avec la banque centrale. Ce travail vise à préparer les petites, moyennes et très petites entreprises à faire face aux nouvelles évolutions du taux de change. Selon les experts, ces évolutions témoignent de la volonté du Maroc de moderniser sa politique monétaire et d'assurer un avenir économique stable. L'approche progressive et les indicateurs économiques solides constituent une base solide pour la transition vers un dirham flottant.