La lutte contre le terrorisme sur le continent africain s'avère de plus en plus complexe et multidimensionnelle. Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), dans une démarche résolue et clarifiée, a récemment réaffirmé la nature intriquée des menaces qui pèsent sur la sécurité, la paix et le développement durable de l'Afrique. À la suite de sa 1182e réunion tenue le 27 octobre, le CPS a adopté une position ferme, reconnaissant le lien étroit entre les terroristes, d'autres groupes criminels, et les séparatistes, tous engrenés dans l'engrenage de la criminalité organisée transnationale. L'accent mis par le CPS sur cette alliance perverse entre ces différentes facettes de la criminalité révèle une prise de conscience accrue des dynamiques complexes qui alimentent l'instabilité sur le continent. Le terrorisme, naguère perçu comme une entité distincte, est désormais reconnu pour son hybridité et sa symbiose avec des réseaux de criminalité transnationale, un cocktail détonant qui engendre un cercle vicieux de violence et de contrebande. Dans un communiqué explicite, le CPS a explicitement « souligné l'importance de lutter efficacement contre la coopération et les liens entre les terroristes et autres criminels, ainsi que les séparatistes liés à la criminalité transnationale organisée« . L'objectif est clair : asphyxier les ressources logistiques et financières qui alimentent la propagation du terrorisme. Ce constat alarmant du CPS est d'autant plus préoccupant qu'il touche directement les ambitions de l'UA de parvenir à un continent pacifié, condition sine qua non pour la réalisation de ses aspirations telles qu'énoncées dans l'Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable (ODD) de l'Agenda 2030. La propagation exponentielle du terrorisme et de l'extrémisme violent, loin de n'être qu'une menace sécuritaire, vient compromettre les fondations même sur lesquelles l'UA souhaite bâtir l'avenir de l'Afrique. La condamnation de tous les actes de terrorisme et d'extrémisme par le CPS va de pair avec une inquiétude croissante face au financement des activités terroristes. Ce dernier est alimenté et exacerbé par des liens de plus en plus manifestes avec des crimes tels que le trafic de drogue, l'exploitation illégale et le commerce des ressources naturelles, et les flux financiers illicites. Ces révélations du CPS ne font que souligner l'ampleur du défi auquel le continent est confronté. Les Etats africains, soutenus par l'UA, sont appelés à redoubler d'efforts dans leur lutte, non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi en s'attaquant aux racines économiques et sociales de ce fléau. Cela implique une coopération transfrontalière accrue, une meilleure gouvernance des ressources naturelles, et un engagement sans faille pour le développement socio-économique inclusif. Dans cette bataille contre la menace hybride du terrorisme et de la criminalité organisée, le CPS de l'UA dépeint non seulement la réalité d'un combat actuel, mais aussi le plan de bataille pour un continent africain aspirant à la paix et à la prospérité collective.