Le financement est la clé de voûte pour renforcer la résilience face aux chocs économiques comme ceux subis par le monde ces dernières années, ont souligné, mercredi à Marrakech, la participants à un panel sous le thème « Financer la résilience, la croissance et la prospérité partagée ». Organisée dans le cadre des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, la rencontre a été l'occasion de souligner l'impact de la pandémie et de la guerre en Ukraine sur la croissance et les indicateurs macroéconomiques à travers le monde. Intervenant à cette occasion, Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole (FIDA) a estimé que « nous vivons dans un monde différent d'il y a trois ans, notamment en termes d'inflation, de dette et de fiscalité », appelant à une réforme de l'architecture du financement. Evoquant les actions de son institution, M. Lario a relevé que la guerre en Ukraine et la pandémie du Covid-19 ont déclenché une prise de conscience quant à l'importance de la souveraineté alimentaire, dont certains pays érigent en question de sécurité nationale. Lire aussi : Le gouverneur de la Banque d'Espagne salue l'organisation « parfaite » par le Maroc des Assemblées annuelles BM/FMI Selon lui, « les réponses des institutions internationales ne sont pas suffisantes encore pour subvenir aux besoins de développement », prônant des mesures urgentes comme la promotion de l'intégration régionale et l'adaptation aux changements climatiques. Rania Al Mashat, ministre égyptienne de la Coopération internationale, a affirmé qu'il est crucial de concevoir des politiques de financement « basées sur les dénominateurs communs de tous les pays en matière de développement ». Et de souligner l'importance de la coopération entre les banques de développement multilatérales, les agences spécialisées et le secteur privé pour atteindre les objectifs de développement durable, dans des secteurs prioritaires comme la sécurité alimentaire, la sécurité hydraulique et l'action climatique. De son côté, Kevin Chika Urama, économiste en chef à la Banque africaine de développement, s'est montré plus optimiste, estimant que l'Afrique a fait preuve d'une plus grande résilience par rapport au reste du monde, comme en témoigne les taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale. Il a, néanmoins, appelé à la vigilance car « l'avenir du développement en Afrique dépend de la manière avec laquelle le continent répondra aux défis qui restent à relever, comme la création d'emplois, les risques fiscaux et la dette ». A son tour, le Directeur des Opérations à OCP Africa, Mohamed Hettiti, a fait observer que suite aux récents chocs mondiaux, la sécurité et la souveraineté alimentaires ont été au centre des débats à l'échelle internationale. Il a noté que l'Afrique est appelée à tirer le meilleur de ses ressources, ce qui passe par la mobilisation des investissements nécessaires au niveau de toute la chaine de valeur, une tâche qui ne peut être réussie qu'en fédérant les efforts des parties prenantes. Le Maroc, à travers le Groupe OCP, peut accompagner les pays d'Afrique et d'ailleurs à travers la consolidation de ses capacités de production et la promotion de l'usage des énergies renouvelables, a-t-il poursuivi, rappelant que le Groupe soutient plusieurs pays d'Afrique en matière de sécurité alimentaire et de développement agricole. M. Hettiti n'a pas manqué de souligner le rôle important du secteur privé pour relever les défis du développement, grâce notamment à sa rapidité dans l'action, à la facilité d'accès au financement et au ciblage de ses actions.