Le Maroc a réalisé des « progrès énormes » dans le domaine de l'éducation au cours des dix dernières années, a affirmé, jeudi à New York, M. Manos Antoninis, Directeur du Rapport mondial de suivi sur l'éducation, publié cette semaine par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). « Le Maroc est un exemple des pays qui ont fait des progrès énormes dans l'éducation au cours des dix dernières années et initié des réformes sur la problématique de la langue » d'enseignement, a expliqué M. Antoninis, lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies, dédiée à la discussion de l'édition 2017-2018 de ce rapport phare de l'UNESCO. Selon lui, le Maroc est « l'un des pays qui ont effectivement tenté (...) de remédier à cette grande problématique » de la langue d'enseignement dans les écoles. Le Directeur du Rapport mondial de suivi sur l'éducation a fait observer, à cet égard, que l'édition de cette année relève que près de 100 millions de jeunes à travers le monde ne savent pas lire, principalement en raison du fait que la langue d'enseignement dans les écoles n'est pas celle que les enfants comprennent ou parlent à la maison. Par ailleurs, le rapport de l'UNESCO souligne que l'éducation est une responsabilité partagée entre plusieurs acteurs (gouvernements, écoles, enseignants, parents et acteurs privés), et met en garde contre les accusations visant à imputer des problèmes éducatifs systémiques à l'une des parties à l'exclusion des autres. Pointer du doigt les enseignants pour leurs faibles résultats est à la fois injuste et contre-productif, estiment les auteurs du Rapport qui effectue un suivi des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs de développement durable en matière d'éducation (ODD4) adoptés par la communauté internationale. « S'appuyer sur les résultats scolaires des élèves pour sanctionner les enseignants et les écoles risque de les inciter à adapter leur comportement pour se protéger, ce qui peut avoir pour effet de marginaliser encore les plus faibles », a averti, dans ce sens, M. Antoninis. « Les gouvernements sont les premiers à devoir rendre des comptes. Si un gouvernement a tendance à rejeter la faute sur d'autres, cela détourne l'attention de sa propre responsabilité qui est de mettre en place un système éducatif solide et solidaire », a-t-il encore souligné. Le Rapport relève aussi l'importance de la responsabilité pour remédier aux inégalités. A l'échelle mondiale, fait-il remarquer, moins de 20 pc des pays garantissent juridiquement 12 années d'enseignement gratuit et obligatoire. Or, aujourd'hui encore, on compte 264 millions d'enfants et de jeunes non scolarisés et 100 millions de jeunes ne savent pas lire.