La crise qui a longtemps secoué le système éducatif et plongé le secteur dans l'expectative s'est apaisée depuis la relance du dialogue social initié par le gouvernement, auquel les syndicats de tous bords devraient soumettre leurs revendications. Ce faisant, les problématiques ressurgissent sur la table avec cette fois l'interrogation de la parité salariale entre fonctionnaires d'un même corps de métiers. Les enseignants du secteur privé marocain se montrent plus comblés par le climat scolaire que leurs homologues du secteur public, selon un rapport du Haut Conseil de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, en collaboration avec l'UNICEF. Cette révélation intervient dans un contexte où les enseignants sont aussi empêtrés comme tout citoyen dans le tourbillon de l'inflation. Le rapport a sondé des enseignants et des cadres administratifs à différents niveaux d'enseignement. Le rapport évalue le degré de satisfaction à l'égard de facteurs tels que la sécurité, la discipline, le respect, la communication et la coopération. Le pourcentage d'enseignants du privé qui se disent "entièrement satisfaits" du climat scolaire oscille entre 45 et 50%. Dans le secteur public, il ne dépasse pas 30 %. Le pourcentage d'enseignants mécontents dans le secteur public est également plus élevé, notamment dans l'enseignement pré- et secondaire. Selon le rapport, cette différence s'explique par les différentes manières dont les secteurs traitent le bien-être des enseignants. Le secteur privé accorderait plus d'égards à la motivation, à la reconnaissance et à l'estime des éducateurs, tandis que le secteur public se focaliserait davantage sur le suivi, l'évaluation et les sanctions. Le rapport indique qu'un climat scolaire positif est un facteur déterminant pour améliorer la qualité de l'éducation et réduire la violence dans l'environnement scolaire. Lire aussi : Education : Benmoussa et les acteurs se penchent sur l'enseignement privé Le rapport recommande des efforts soutenus pour promouvoir le bien-être et l'engagement des enseignants, en particulier dans le secteur public. Le rapport suggère également d'encourager davantage de dialogue et de participation entre tous les acteurs impliqués dans le processus éducatif. Revendications des syndicats et réponse gouvernementale Dans leur longue lutte, les syndicats d'enseignants ont exprimé leurs doléances et leurs revendications à maintes reprises au cours des dernières années. Il s'agit notamment de l'amélioration des conditions de travail, avec une réduction du nombre d'élèves par classe et une amélioration des infrastructures scolaires, de l'augmentation des salaires et des avantages sociaux pour les enseignants, afin d'attirer et de fidéliser les professionnels qualifiés dans le domaine de l'éducation et surtout de la formation continue adaptée pour les enseignants, afin de garantir une meilleure qualité d'enseignement et d'adapter les méthodes pédagogiques aux besoins des élèves. Face à ces problèmes soulevés, le gouvernement a décidé de faire face aux revendications des syndicats, avec des mesures prises pour tenter de résoudre la crise de l'éducation. Parmi ces mesures, il s'agit entre autre de l'augmentation du budget alloué à l'éducation, avec un accent particulier sur l'amélioration des infrastructures scolaires dans les régions défavorisées, de la mise en place de programmes de formation continue pour les enseignants, afin de renforcer leurs compétences professionnelles, mais aussi de l'adoption de réformes éducatives visant à moderniser le système éducatif et à favoriser l'égalité des chances pour tous les élèves.