Le Maroc a plaidé, jeudi à Genève, en faveur de la formation et l'éducation aux droits de l'Homme pour la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion d'une citoyenneté responsable. Cet appel a été lancé par l'ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU, Mohamed Aujjar, lors d'un débat de haut niveau sur la promotion des droits de l'Homme dans la lutte contre l'extrémisme violent. S'exprimant au nom de la Plateforme pour l'éducation aux droits de l'Homme (Costa Rica, Italie, Philippines, Sénégal, Slovénie, Suisse, Thaïlande et Maroc), M. Aujjar a appelé à une réflexion approfondie su le rôle d'une telle éducation dans la promotion d'une citoyenneté responsable et de la coexistence. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU avait adopté, il y a six mois, sa première résolution sur la prévention de l'extrémisme violent, un texte qui met l'accent sur la nécessité d'un engagement collectif transcendant les frontières, les religions et les civilisations. Le Maroc, a-t-il dit, « souligne le devoir impératif de tout un chacun parmi nous de s'investir dans un effort global de coopération pour la prévention et la lutte contre ce phénomène, tout en protégeant les droits de l'Homme« . Il a rappelé dans ce contexte la Conférence internationale organisée, en janvier dernier, à Marrakech, au cours de laquelle des leaders de l'ensemble des religions ont adopté la Déclaration sur les droits des minorités religieuses en terre d'Islam. Le Royaume avait mis en place l'Institut Mohammed VI de formation des Imams et des Mourchidates où 800 érudits religieux provenant d'une vingtaine de pays africains, européens et asiatiques suivent un cursus rigoureux qui promeut les valeurs de tolérance, de diversité et des droits humains, a poursuivi l'ambassadeur. Cette réunion de débat de haut niveau a été animée par des experts de renom, dont M. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas et professeur à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech. M. Abbadi a notamment préconisé une approche apaisée pour déconstruire le discours fataliste des extrémistes violents, tout en s'ouvrant davantage sur les préoccupations et les exigences du contexte international actuel. « Nous ne pouvons pas avoir un regard partiel sur une telle problématique, par exemple en ne mettant l'accent que sur le volet éducatif« , a-t-il fait observer, notant que le fait d'apporter des réponses également partielles au phénomène extrémiste serait inefficace. Ont notamment pris part à ce panel, Mme Nazila Ghanea, membre du Conseil d'administration de l'Universal Rights Group, M. Gaston Garatea, professeur à l'Université catholique pontificale du Pérou, Mme Mehreen Farooq, de la World Organization for resource Development and Education.