Le réchauffement climatique causé par l'activité humaine atteindra 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle dès les années 2030-2035, préviennent, lundi, les experts du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). Dans leur nouveau rapport de synthèse, somme des neuf dernières années de recherche représentant le consensus scientifique le plus à jour sur le climat, le groupe de scientifiques relève que cette projection est valable dans presque tous les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre de l'humanité à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demi. Mais « des réductions profondes, rapides et prolongées des émissions (…) conduiraient à un ralentissement visible du réchauffement mondial en environ deux décennies », notent-t-ils pour le compte de l'ONU. Pour tout niveau de réchauffement futur, de nombreux risques associés au climat sont plus élevés que ce qui avait été estimé dans le précédent rapport de synthèse de 2014, écrivent les scientifiques, s'appuyant sur la multiplication observée récemment des événements météo extrêmes comme les canicules. Lire aussi : Indice de performance du changement climatique : le Maroc dans le top 10 « En raison de la montée inévitable du niveau des océans, les risques pour les écosystèmes côtiers, les personnes et les infrastructures continueront à augmenter au-delà de 2100 », précisent-ils également. « Ce rapport souligne l'urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons toujours assurer un futur vivable pour tous », insiste le président du GIEC, Hoesung Lee. « La justice climatique est cruciale car ceux qui ont contribué le moins au changement climatique sont affectés de manière disproportionnée », relève, pour sa part, Aditi Mukherji, une des auteurs de la synthèse. « Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu'à présent seront parmi les plus fraîches d'ici une génération », résume, de son côté, Friederike Otto, co-autrice de la synthèse. Les années écoulées ont été témoins des températures les plus élevées jamais enregistrées à l'échelle mondiale, les huit dernières années en particulier. Cela signifie que, quels que soient les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre dans le futur, ces années compteront donc parmi les plus fraîches du siècle. Ce constat souligne l'importance de combiner les efforts d'adaptation au changement climatique et de réduction des émissions afin de prévenir une aggravation de la situation. La synthèse de neuf années de travaux du GIEC sur le climat, qui succède à celle de 2014, sonne lundi comme un rappel brutal de la nécessité pour l'humanité d'agir radicalement au cours de cette décennie pour s'assurer un futur viable.