La Commission européenne (CE) se dit prête à prendre des mesures contre la violation de l'accord d'association avec Bruxelles par l'Algérie, a déclaré la porte-parole de la CE, Miriam Garcia Ferrer. Bruxelles est de plus en plus préoccupée par les implications commerciales de la décision d'Alger de bloquer le commerce avec l'Espagne. « La politique commerciale est une compétence exclusive de l'UE » et Bruxelles est donc « prête à prendre des mesures contre toute mesure appliquée contre un Etat membre », a souligné Ferrer. Bruxelles a déclaré qu'elle continuerait à travailler avec le gouvernement espagnol pour évaluer « les implications » des restrictions commerciales qui pourraient entrer en conflit avec l'accord d'association UE-Algérie. « Nous continuerons également à explorer tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, pour lutter contre les barrières commerciales algériennes », a souligné le porte-parole de la CE. La semaine dernière, un haut responsable de l'Union européenne (UE) a exprimé sa « profonde inquiétude » face aux mesures restrictives d'Alger. « Les mesures prises par les autorités algériennes sont très préoccupantes, non seulement en Espagne, mais aussi au sein de l'UE, car elles affectent la politique commerciale commune », a souligné Denis Redonnet de la direction générale du commerce de la CE. L'Algérie a décidé en juin dernier d'annuler le traité d'amitié avec l'Espagne et de suspendre les relations économiques. La cause en était le soutien espagnol à la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara. A rappeler que l'Algérie est le principal soutien financier du Polisario La décision abrupte d'Alger a suscité de nombreuses critiques de la part de l'Union européenne (UE) en Algérie et en Europe. L'Algérie mettrait également en péril les relations avec l'UE avec sa querelle avec l'Espagne, a prévenu Bruxelles. Le gouvernement algérien a nié après une réprimande de Bruxelles que les relations commerciales avec l'Espagne avaient été suspendues et le président algérien Abdelmadjid Tebboune a limogé peu après le ministre des Finances « responsable », Abderrahmane Raouia. Après des semaines de démenti, l'ABEF a confirmé qu'il y avait bien une suspension des échanges avec l'Espagne. A l'exception de l'approvisionnement en gaz, les échanges entre l'Espagne et l'Algérie sont au point mort. Selon le journal, les entreprises espagnoles ont perdu environ 600 millions d'euros. Madrid a appelé les entreprises espagnoles opérant en Algérie à quitter le pays et leur a conseillé d'envisager de s'installer au Maroc.