L'Union européenne a exprimé, mardi, sa ''grande préoccupation'' face à la violation par l'Algérie de l'accord d'association entre Alger et Bruxelles, en procédant au blocage unilatéral des opérations commerciales dans les deux sens avec l'Espagne, depuis juin dernier. ''Les mesures prises par les autorités algériennes sont très préoccupantes, non seulement en Espagne, mais aussi au sein de l'UE, car elles affectent la politique commerciale commune'', a souligné le directeur général adjoint de la Direction générale pour le commerce à la Commission européenne, Denis Redonnet, dans des déclarations aux médias espagnols, lors d'une visite à Valence. Selon lui, ''il s'agit de coercition économique et nous nous engagerons auprès des autorités algériennes pour que ces mesures soient confrontées et supprimées'', ajoutant que cette question est à la fois ''très préoccupante et très complexe, qui a une dimension commerciale et politique''. Les opérations et les échanges commerciaux entre l'Espagne et l'Algérie sont bloqués depuis juin dernier. Ces blocages de la part d'Alger résultent de l'annonce, le 8 juin dernier, de la suspension du Traité d'amitié avec l'Espagne, en protestation contre la position espagnole soutenant le plan d'autonomie au Sahara marocain, ce qui a été qualifié par l'Espagne d'ingérence dans ses affaires internes et souveraines. L'UE, par la voix de Josep Borrell, et du vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, avait exprimé sa ''préoccupation extrême'' de la décision prise par l'Algérie de suspendre le traité d'amitié et de bon voisinage signé avec l'Espagne en 2002. Pour les deux hauts responsables européens, l'acte unilatéral algérien constituait ''une violation de l'accord d'association UE-Algérie'', notant que l'Union européenne ''s'oppose à tout type de mesures coercitives appliquées à l'encontre d'un Etat membre de l'UE''.