« Nous avons rompu nos relations diplomatiques avec le Maroc pour éviter de faire la guerre ». Voici ce que le président algérien Abdelmajid Tebboune a déclaré en substance dans une interview publiée vendredi dernier par le quotidien français « Le Figaro ». Il ne croyait pas si bien dire. Le propos est une dérision et à proprement parler une manière de cynisme qui soulève une série d'interrogations, les unes plus inquiétantes que les autres. Sans compter, en filigrane, le soupçon d'arrogance qu'il comporte. Comme si M. Tebboune déciderait de lui-même, sur un simple claquement de doigt, d'attaquer ou non le Maroc... Comme si, en effet, la décision de le faire aussi délibérément lui appartenait... Comme si enfin notre pays, le Royaume du Maroc, était à la merci de M. Tebboune et de la camarilla militaire qui, faut-il le rappeler, règne sur le pays depuis...1962, l'étouffant sur une chape de plomb, ruinant et dilapidant désespérément ses richesses. M. Tebboune voudrait-il faire de la provocation contre le Maroc qu'il s'y frotterait à deux ou trois fois. La déclaration du président algérien transpire la suffisance, un tantinet ridicule, démagogique, mal-à-propos, populiste et nous faisant prendre des vessies pour des lanternes. Elle caresse dans le sens du poil les Chengriha et consorts, flatte l'ego des militaires. Mais, de toute évidence, n'attire aucune sympathie du peuple algérien frère. Car le peuple algérien n'est nullement concerné par les fantasmes de ses dirigeants qui, tentés par l'aventure militaire et les bidonnages de puissance algérienne, ne versent pas dans la folie des grandeurs qui, telle une fallacieuse et mortelle fièvre, s'est emparée des responsables algériens. Le paradoxal propos de Tebboune appartient à la logomachie habituelle du pouvoir algérien. Il répète les mégalomanies des généraux qui veulent en découdre avec le Maroc, envient à en mourir ses succès, ne se résoudront jamais de le voir réaliser son intégrité territoriale par la diplomatie et la persuasion, son engagement réel et non calculé en Afrique, son « soft-power », sa puissance sécuritaire, sa solidarité concrète envers les autres peuples et, mutatis mutandis, son influence grandissante et revendiquée. Tebboune, qui est l'obligé de Chengriha, répète les « leçons alarmantes » de ce dernier, sans pour autant mesurer la part comique qui les entache. Comme si le Maroc se laisserait faire aussi simplement ou se résoudrait à baisser garde. Le malheureux paradoxe veut que l'Algérie, ce vaste territoire dont la quasi moitié a été injustement arrachée au Royaume du Maroc, volé pour ainsi par la France coloniale pour lui être concédé, possède de grandes réserves de pétrole et de gaz...Deux ressources potentielles et décisives – pour l'instant – dont les recettes servent à acquérir des armes puissantes et coûtantes en appauvrissant le peuple algérien, privé de lait, de farine, d'huile et autres denrées de base mais soumis à une féroce répression qui fait la joie maligne des éditorialistes algériens tenus au principe propre aux dictatures de « Motus, bouche cousue »... Pour l'année 2023 un budget colossal de quelque 22 Milliards de dollars sera consacré aux armements, russes pour l'essentiel, qui contribuent indirectement à financer la guerre contre l'Ukraine. Mais surtout, pour paraphraser le président algérien, la guerre contre le Maroc n'est pas à exclure et n'est pas une hypothèse hasardeuse. D'où cette folie rédhibitoire de se surarmer à tout prix contre un ennemi imaginaire appelé le Maroc. Une manière de nous reprendre encore à l'amphigouri. M. Tebboune, nous ramenant au Moyen Age et, bien entendu, à la théorie de Carl von Clausewitz, qui disait que « dans la guerre, tout est simple, mais le plus simple est difficile (...) ou encore la victoire revient à celui qui tient le dernier quart d'heure » ne sait pas de quoi demain est fait, il oublie que l'affaire du Sahara est l'affaire du peuple marocain et pas seulement du Roi...Il feint également que le peuple algérien en est loin et ne ressent aucune motivation pour une cause qui n'est pas la sienne... A coup sûr !