Annoncée en grande pompe, c'est courant 2023 que la nouvelle norme mobile 5G doit être lancée dans certaines régions du Maroc. Un réseau mobile haut débit qui va propulser le Maroc dans le cercle très fermé des pays qui utilisent la 5G, notamment dans les grandes villes et les pôles économiques. Cependant, des doutes sont clairement exprimés quant à l'achèvement en temps voulu de l'infrastructure requise. Le Maroc veut se positionner comme un pionnier en matière de développement et de modernité en Afrique. Par contre, un élément important est le développement d'une infrastructure moderne et efficace dans le domaine des télécommunications. Le basculement des communications mobiles, important dans le monde entier, vers la 5e génération dite (5G) se fait également attendre au Maroc. Alors que les trois opérateurs de téléphonie mobile Maroc Telecom, Orange et INWI ne se lassent pas de dire qu'ils sont dans les starting-blocks, les autorités n'ont pas encore réglementé les licences d'exploitation commerciale. Tous les acteurs du marché attendent le début du processus d'attribution. La mise en œuvre n'a pas encore complètement commencé, ce qui signifie que le démarrage opportun en 2023, reste menacé. L'Autorité nationale des télécommunications ou Autorité nationale de régulation des télécommunications (ANRT) a annoncé le démarrage des opérations pour 2023 comme objectif. Malgré l'engouement des opérateurs qui restent dans les starting-blocks depuis l'annonce il y a quelques années, le retard de l'opérationnalisation de la 5G est dû aux tergiversations dans le développement des réseaux de fibre optique, selon le journal L'Economiste du 14 novembre 2022. « Le plan de la Note d'orientations générales ne pourra pas atteindre les objectifs fixés. Le véritable objectif est d'étendre le réseau de fibre optique », a déclaré le journal citant un expert. Cet objectif suppose un taux d'expansion de 20 % d'ici 2023, soit 2 millions de connexions FTTH (fibre jusqu'au domicile). Jusqu'à présent, cependant, seuls 450 000 raccordements ont été réalisés, selon le journal dans son analyse. Le défi devient encore plus grand si l'on considère que d'ici 2025, un déploiement de 50 % ou 5 millions de connexions est l'objectif. Le retard est dû à la non-mutualisation des efforts des opérateurs. « Les objectifs auraient pu être atteints si les bonnes décisions avaient été prises. À savoir ouvrir le marché et la régulation en faveur des opérateurs d'infrastructures. Là où ils auraient dû s'assurer un soutien mutuel en coordination avec les autorités locales, les régions et les communes », explique un expert au journal. « Dans l'état actuel des choses et compte tenu des coûts d'investissement élevés, il est impossible pour chaque opérateur d'étendre son propre réseau. Le statu quo signifie que le poids et le monopole de fait de l'opérateur historique Maroc Telecom seront encore renforcés », conclut L'Economiste. Ouverture du marché aux fournisseurs d'infrastructures recommandée La solution réside dans l'ouverture du marché aux opérateurs d'infrastructures dédiées pour accélérer la mutualisation et le partage. Les investisseurs mondiaux seraient intéressés par le marché marocain des télécommunications. Le géant américain Google en fait partie. « Mais ils ne veulent pas s'aventurer avant que l'autorité de régulation (Agence nationale de réglementation des télécommunications) ne leur ait promis de les autoriser à agir en tant que gestionnaire d'infrastructures », conclut le quotidien.