»La Jeunesse du Maghreb : vivre ici ou rêve d'ailleurs » est le thème d'une table-ronde organisée, vendredi à Oujda, avec la participation d'une pléiade d'intellectuels et de chercheurs et ce, dans le cadre de la première édition du Salon maghrébin du livre, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. La table-ronde, modérée par le président de l'Agence de développement de l'Oriental et président du Salon, Mohamed Mbraki, a été animée par Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), El Arbi Mrabet, chercheur en migration, et l'historienne algérienne, Naïma Yahi. Les intervenants ont traité des différents aspects de la question de la migration des jeunes et tenter de cerner ses dimensions culturelle, artistique et sociologique et définir les raisons qui poussent les jeunes à traverser la méditerranée à la recherche d'une soi-disant meilleure vie dans la rive nord de la Méditerranée. M. El Yazami a estimé qu'il faudrait pas porter un regard négatif sur la migration, puisqu'elle peut constituer une occasion de découvrir d'autres personnes avec des cultures différentes. Pour sa part, Naïma Yahi a traité du phénomène de la migration dans sa relation avec la musique, relevant que la rap et le hip-hop sont des formes d'expression qui aident à comprendre les attentes et les préoccupations des jeunes mais aussi leurs déceptions. Elle a ajouté que le rap reflète souvent les souffrances des jeunes à cause de l'absence de perspectives sociales dans le Maghreb. M. Mrabet a relevé, Quant à lui, que les rêves des jeunes et leurs attentes ne se ressemblent pas, ajoutant que la réalité est toute autre d'autant plus que les opportunités d'emploi dans les pays développés où rêvent s'installer ces jeunes ne sont pas à la portée de tous. D'autres interventions lors de cette rencontre-débat ont évoqué la question de l'édification d'un Maghreb arabe unifié tout en s'interrogeant sur la capacité des intellectuels maghrébins à contribuer à la réalisation de ce rêve longtemps caressé par les peuples maghrébins. Initiée par l'Agence de développement de l'Oriental, la Wilaya de l'Oriental et le Conseil de la région, en collaboration avec d'autres partenaires, cette première édition du Salon maghrébin du livre, tenue sous le thème « Dire la jeunesse, écrire l'espoir« , rassemble plus de 200 intellectuels, dont des poètes, romanciers, nouvellistes, conteurs, dramaturges mais aussi des représentants d'institutions régionales professionnelles de l'édition et de la distribution du livre. Outre les tables rondes, les ateliers de formation, les lectures poétiques et les projections qui ponctueront les journées de cette manifestation culturelle d'envergure, un symposium pour la promotion du prix international du Roman arabe, connu sous l'appellation d'Ipaf (International prize for arabic fiction) sera organisé samedi en présence de plusieurs noms ayant gagné ce prix ou y ont participé.