Désespérant ! Ainsi donc pensiez-vous continuer si impunément à fourvoyer l'opinion publique internationale et abuser de sa confiance. Depuis les années soixante-dix, et même avant, vous avez mis en œuvre une stratégie, et une seule : détruire le Royaume du Maroc. Boumediene , qui a oublié le précieux soutien de notre pays pendant les années de lutte pour l'indépendance de l'Algérie, qui a affirmé solennellement lors du Sommer arabe de Rabat en 1974, que l'Algérie soutiendrait le Maroc contre l'Espagne pour libérer son Sahara, avait vite fait de tourner casaque et de se transformer en ennemi irréductible de notre cause nationale. Pourtant, les enregistrements de son discours sont contenus dans les archives de ce Sommet pour en témoigner. Sa duplicité n'a d'égal que le cynisme dont se forgent encore ses héritiers – aujourd'hui incarnés par Tebboune – qui , ignorants des vrais tenants et aboutissants de l'affaire du Sahara, incultes à loisir s'acharnent à l'exercice de révisionnisme pathétique pour falsifier, que dis-je, réécrire l'histoire ! Abdelmajid Tebboune n'avait que dix-sept ans au moment où l'Algérie avait accédé à l'indépendance en 1962 , soit sept ans après que le Royaume du Maroc eût déposé sa requête aux Nations unies pour revendiquer la récupération de son Sahara. Le polisario, qui n'existait même pas dans les limbes, a été crée en 1973 par les services de renseignements franquistes et ceux de Boumediene – Kasdi Merbah en l'occurrence, né à Fès et assassiné par Taoufik Mediene ... La duplicité de Boumediene l'a vu jouer à la fois la carte de l'apaisement avec le Roi Hassan II pour l'amadouer et celle du complot et de la complicité avec le général Franco. Il croyait abuser le Roi du Maroc qui, plus habile et sincère, a senti la sempiternelle hypocrisie du dirigeant algérien et coupé court à son machiavélisme. L'ironie de l'histoire est que l'Algérie de Boumediene a cru nous reprendre à l'amphigouri : elle se disait simplement « intéressée », mais jamais concernée par le règlement de l'affaire du Sahara. Au fur et mesure de l'évolution du dossier, la Cour internationale Justice ( CIJ) a tranché le 15 octobre 1975 avec un arrêt qui affirme que le Sahara, qui n'était pas terra nullius – autrement dit sans habitants – au moment de sa colonisation à la fin du Dix-neuvième siècle par l'Espagne, avait des liens historiques et juridiques avec le Maroc, si denses et forts, que rien ne viendrait remettre en cause sa marocanité. L'Espagne a signé le 14 novembre 1975 l'Accord tripartie avec le Maroc et la Mauritanie , appelé Accord de Madrid, lequel a entériné une décolonisation définitive du territoire, en dépit des manœuvres dilatoires du gouvernement de Boumediene , à l'ONU et à l'OUA ( ancienne organisation de l'Unité africaine), entériné par un vote en décembre de la même année par l'Assemblée générale. Plus tard, on comprendra que le gouvernement algérien n'est pas seulement « intéressé » et préoccupé par le sort du pauvre « peuple sahraoui » – pour lequel il a déversé pas moins de 40 Milliards de dollars en quelques années – mais terriblement « concerné », impliqué même, dès lors qu'il s'agit de combattre le Maroc... Celui-ci se résoudra à ce maléfique voisinage, fait de coups tordus, d'un diabolique et permanent complot contre notre intégrité territoriale, d'hypocrisie et j'en passe ! On comprend à présent que, non contente d'avoir récupéré et accaparé en 1962 grâce à la France des territoires marocains entiers dans notre sud-est – Tindouf, Saoura, Bechar, Tidikelt entre autres – , l'Algérie encore reluque le Sahara marocain à l'ouest au nom d'un honteux et ahurissant expansionnisme. Hassan II, qui en avait saisi l'enjeu, s'était ingénié à offrir une voie de passage, un couloir de Tindouf à l'océan atlantique, de façon à lui permettre d'évacuer le fer et les minerais tirés et exploités à Garat Jebilat... Chers frères d'Algérie, Evidemment, rien n'y fit...Tant et si bien que le temps passant – 46 ans – , on comprend à présent que, polisario ou pas, caricatural « peuple sahraoui ou pas », nous avons affaire à une Algérie démesurément hégémonique, ambitieuse, et acharnée contre nous.., drapée dans l'ubuesque folie de grandeur...enfermée dans les discours de capelle et des absidioles d'un coryphée nommé Amar Belani, devenu le poète et le curé de la Casbah...C'est elle l'affaire du Sahara... Dans une décadence totale, nous la voyons descendre, empêtrée dans ses contradictions abyssales. On comprend que vous en conceviez de l'aigreur, à cette réalité tangible de retrouvailles maroco-espagnoles inscrites dans le cours de l'histoire et de la mémoire, que d'ores et déjà vous manoeuvreriez à saboter cette entente en dépensant une autre bagatelle de milliards de dollars contre vents et marées au détriment de votre peuple ! Déjà le crescendo d'hostilité nous donne à la fois la mesure de l'obsession anti-marocaine et de la boursouflure du régime militaire en pleine déliquescence.