Par Mouhamet NDIONGUE Alors que le Maroc et l'Espagne essaient de renouer le fil du dialogue avec des déclarations de bonnes intentions des deux côtés, la tension reste tout de même palpable, accentuée ces derniers jours par la présence de navires de guerre espagnols près des fermes piscicoles marocaines. Agacées par des pointées du doigt par les médias et des députés espagnols pour leur « passivité », les autorités militaires ibériques se sont rendues dans les enclaves de Vélez de la Gomera (Badis), d'Al Hoceima et des îles Chafarinas (Zaffarines) et ont annoncé une série de réformes visant à améliorer la présence militaire dans ces zones. Début quelques jours, la marine espagnole a mobilisé des navires pour intensifier leur présence près de Melilla. Lire aussi: L'Espagne compte lancer un projet pour la formation et l'appui d'universitaires marocains Le royaume a autorisé ces dernières semaines plusieurs entreprises à implanter des fermes piscicoles sur les îles Zaffarinen, une décision dénoncée par le ministère espagnol des Affaires étrangères. Selon, le média espagnol El Confidencial Digital (ECD), la démonstration de force militaire est une réponse à la présence de la pisciculture marocaine près des îles Chafarinas. Plusieurs navires sont impliqués dans la mobilisation, dont deux patrouilleurs en provenance de Carthagène, dans le sud-est de l'Espagne, selon l'armée espagnole via son compte twitter. Les deux patrouilleurs ont rejoint un patrouilleur se dirigeant de Carthagène vers Melilla début janvier. Selon ECD, les navires de guerre mènent des opérations de surveillance et de sécurité maritime pour assurer la sécurité des espaces maritimes. Pour s'enquérir de la situation, au-delà des pressions des politiques et médias. L'Espagne a envoyé une délégation de l'armée aux îles Chafarinas début décembre pour reconnaître la situation. Cependant, la marine espagnole a renforcé sa présence près des îles Jaffari fin octobre dans le but « d'assurer la sécurité dans les eaux de souveraineté nationale ». Côté militaire, l'Etat-Major de la Défense espagnol a expliqué que « les navires de la Marine mènent des opérations de Surveillance et de Sécurité Maritimes pour contribuer à garantir la sécurité des espaces maritimes de souveraineté et d'intérêt national et réagir à tout incident, ainsi qu'à assurer la souveraineté sur les eaux de juridiction nationale qui comprennent les eaux territoriales de Gibraltar, Ceuta et Melilla et les eaux souveraines des îles et rochers d'Afrique du Nord ». Fermes piscicoles marocaines Fin novembre, l'arrivée d'une ferme piscicole marocaine en méditerranée a suscité l'inquiétude à Madrid. Le ministère espagnol des Affaires étrangères avait protesté auprès de l'ambassade du Maroc à Madrid contre l'arrivée de la pisciculture près de Nador. L'Espagne considère les formations rocheuses comme un territoire espagnol et craint que les fermes piscicoles marocaines ne présentent un risque pour la sécurité de la navigation. Les fermes piscicoles constitueraient également une menace pour l'environnement. Par contre Rabat ne reconnaît pas la zone comme eaux territoriales espagnoles. L'archipel est situé à 3,5 km au large de la ville côtière marocaine de Ras El Ma et à 48 km à l'est de l'enclave espagnole de Melilla.