Les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD), un collectif de plusieurs partis politiques, personnalités et représentants de la société civile en Algérie, ont appelé à constituer un Front de lutte contre la répression et pour les libertés démocratiques dans le pays. « Les forces du PAD, qui œuvrent à l'avènement d'un Etat de droit, démocratique et social, s'engagent à se mobiliser avec toutes les autres forces politiques, syndicales, associatives et des mouvements sociaux, d'une part, et avec toutes les personnalités intellectuelles, universitaires, ainsi que les avocats, les journalistes, les artistes…, d'autre part, afin de construire ensemble, de façon solidaire et unitaire, un large front de lutte », lit-on dans un communiqué de ce collectif. D'après la même source, ce large front de lutte, qui se veut un levier de mobilisation des forces du changement, aura pour mission d'exiger « la libération de tous les détenus politiques et d'opinion », « la cessation de la répression sous toutes ses formes » et « le respect et la consécration de toutes les libertés démocratiques et syndicales ». Le PAD a, à cet égard, dénoncé « la répression de toute opposition politique » par « le musellement des libertés démocratiques et syndicales ». « L'heure est grave pour nos libertés et nos droits ! », s'est écrié le PAD, constitué dans la foulée du mouvement populaire (hirak) et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l'Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme. → Lire aussi : Algérie: Un parti d'opposition s'insurge contre » un régime obsolète et mourant » Dans ce sens, ce conglomérat de partis déplore qu'aujourd'hui, près de 300 détenus politiques et d'opinion, hommes et femmes, dont des responsables et des militants de partis politiques et d'associations, des universitaires, des journalistes et des avocats, de nombreux jeunes activistes du Hirak et des réseaux sociaux, soient emprisonnés et des milliers d'autres poursuivis arbitrairement. Il a évoqué également « la dissolution des partis politiques et des associations » et « la criminalisation de l'action politique » notamment à travers l'article 87 bis du code pénal. « Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une Algérie absolument nouvelle par l'ampleur d'une répression institutionnalisée et de la confiscation des libertés démocratiques, sur fond d'un effondrement social », ont estimé les forces du PAD. Se disant « déterminées à résister à cette dérive totalitaire », ces forces dénoncent un pouvoir qui s'acharne à « imposer » sa feuille de route pour sauver le régime par, notamment, « les passages en force électoraux, par la répression de toute opposition politique et par le musellement des libertés démocratiques et syndicales ». Ils estiment que cette feuille de route est « à contre-courant » des « aspirations de liberté, d'un Etat de droit et de justice sociale, exprimées par le peuple algérien à travers le processus révolutionnaire pacifique et unitaire de février 2019 ». Les rédacteurs de ce document n'ont pas manqué de dénoncer les nouvelles dispositions juridiques, à l'instar de l'article 87 bis du code pénal, qui, selon eux, « criminalisent l'action politique et la liberté d'opinion sous prétexte de terrorisme ». « Aujourd'hui, la détention préventive s'apparente à l'internement administratif. Des partis politiques et des associations sont dissous ou menacés de subir le même sort », a mis en garde le communiqué. Il a fait observer que des syndicalistes sont licenciés, réprimés et poursuivis pénalement pour leurs activités syndicales », ajoutant que « les médias sont quasi interdits à toute expression critique du régime et monopolisés par le pouvoir de fait et ses relais propagandistes ». « Aussi, il est systématiquement interdit de manifester ou d'organiser des activités politiques publiques de l'opposition et de toute contestation sociale », a regretté le PAD, notant que « Nous nous trouvons dans une Algérie absolument nouvelle par l'ampleur d'une répression institutionnalisée et de la confiscation des libertés démocratiques, sur fond d'un effondrement social ».