La fabrication des vaccins au Maroc vient confirmer l'approche Royale proactive et solidaire ayant marqué la gestion de la pandémie et de ses répercussions, a affirmé le docteur et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi. La signature avec le groupe Sinopharm de conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins intervient dans le prolongement de la gestion proactive et solidaire sous la supervision Royale des répercussions de la pandémie, a relevé M. Hamdi. Dans un article en réaction à la cérémonie de lancement et de signature de conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins, présidée lundi à Fès, par SM le Roi Mohammed VI, le chercheur a relevé que ce chantier intervient aussi suite à l'entretien téléphonique en août dernier entre SM le Roi et le président chinois qui a été l'occasion d'échanger sur le partenariat entre les deux pays en matière de lutte contre le nouveau coronavirus. A cet égard, le groupe Sinopharm a mené avec succès au Maroc les essais cliniques du vaccin anti-Covid, de même qu'il approvisionne le Royaume en vaccins de manière régulière, en plus d'assurer le transfert de technologies pour la fabrication des vaccins, a-t-il rappelé. Tout cela s'est fait dans le cadre d'une approche proactive et de décisions prises par le Souverain et qui ont permis au Maroc d'éviter les pires scénarios, a soutenu le chercheur. Il a aussi mis en avant les significations de l'initiative Royale visant à faire du Royaume une plateforme de fabrication du vaccin anti-Covid et autres vaccins, évoquant l'émergence dans le monde post-Covid des concepts d'autosuffisance et de souveraineté et de sécurité nationales. → Lire aussi : Covid-19 : La barre des 20 millions de doses bientôt franchie Il a par ailleurs affirmé que l'industrie pharmaceutique est développée au Maroc et occupe la deuxième place à l'échelle africaine, faisant savoir que le Royaume produit entre 60 et 70 pc de ses besoins et exporte 10 pc de sa production vers le continent africain, le monde arabe, l'Asie et l'Europe. Le Maroc est passé aujourd'hui à l'étape de production de médicaments vitaux comprenant les vaccins et autres médicaments biologiques, permettant ainsi à l'industrie pharmaceutique de se développer en vue de garantir la sécurité sanitaire et la souveraineté du pays, a relevé le chercheur. La fabrication des vaccins et la biotechnologie en général nécessitent des moyens techniques, technologiques et des compétences humaines importants, ainsi qu'une grande expérience et expertise, a fait savoir M. Hamdi, tout en insistant sur l'importance de la qualité. Le temps réservé au contrôle de la qualité de fabrication des vaccins représente 70 pc de la durée de production, a-t-il expliqué, notant qu'outre son expérience dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, le Maroc dispose des infrastructures et expertises humaines pour passer à la fabrication des vaccins et médicaments vitaux. M. Hamdi a également indiqué que la fabrication des vaccins nécessite d'importants investissements et de grands marchés, faisant observer que c'est pour cette raison que plusieurs pays n'optent pas pour cette industrie, eu égard à la taille des marchés nationaux, mais avec la pandémie, la souveraineté est devenue la priorité « et c'est ce que le Maroc a immédiatement saisi ». Les relations du Maroc avec le continent africain, sa position géostratégique et son rôle central sur les plans continental, régional et méditerranéen comme trait d'union entre le nord et le sud sont autant de facteurs qui permettent au Royaume d'opter pour ces projets, a-t-il soutenu, mettant, par ailleurs, en exergue l'approche solidaire avec l'Afrique et la dimension nationale solidaire à travers la création du fonds de gestion de Covid 19 et la gratuité des vaccins. Ce projet permettra aussi de garantir son autosuffisance en vaccins et de contribuer à doter l'Afrique en ses besoins ce qui permettra d'assurer une certaine équité vaccinale, a-t-poursuivi. Après avoir rappelé que l'Afrique qui comprend 17 pc de la population mondiale n'a reçu que 2 pc des vaccins anti-Covid dont la moitié a été destinée au Maroc, le chercheur a estimé que la fabrication du vaccin dans le Royaume est à même d'approvisionner le continent et de faire face à une certaine injustice dans cette partie du monde. La rareté des vaccins et le monopole par les pays riches de leur fabrication au niveau mondial contribuent à la propagation du virus dans plusieurs pays et à l'apparition de nouveaux variants plus virulents, retardant ainsi l'immunité collective, a-t-il estimé, notant que des initiatives telles que celles prises par le Maroc permettront d'accélérer la fabrication et la distribution des vaccins. La production des vaccins anti-Covid sera bénéfique aussi bien pour le Maroc que pour l'Afrique et le monde entier, a-t-il ajouté, notant que les catégories vulnérables auront besoin pendant plusieurs années de faire un rappel du vaccin. Le monde connaît depuis trois décennies, l'apparition d'une épidémie tous les trois à quatre ans dont certaines sont maîtrisées et d'autres se transforment en pandémie, a-t-il dit. L'initiative marocaine permettra de mieux se préparer aux crises sanitaires et de contribuer à l'effort international de lutte contre les épidémies, a estimé encore M. Hamdi, soutenant que cette approche proactive et la généralisation de la protection sociale lancée par SM le Roi, viennent à juste titre répondre aux enseignements tirés de cette pandémie.