La coopération Nord-Sud dans le domaine de l'énergie et de l'efficience énergétique est le thème d'une table-ronde animée, mercredi à Copenhague, par des intervenants marocains et portugais, en marge de leur participation à la 19ème édition de l'Africa Energy Forum (AEF), qui se tient du 7 au 9 juin dans la capitale danoise. Ce side-event, initié par les ambassades du Maroc et du Portugal au Danemark, a été l'occasion de faire le point sur les potentialités que recèlent les deux pays et d'explorer les opportunités offertes de part et d'autre dans un domaine aussi important et stratégique que les énergies renouvelables. A cet effet, l'ambassadeur du Portugal Rui Macieira a souligné la profondeur des relations historiques et cultuelles et la densité des échanges économiques et commerciaux liant son pays à l'Afrique et au Maroc en particulier. Il a mis l'accent sur la position stratégique du Maroc en tant que passerelle entre deux continents et son apport à la promotion des échanges et des partenariats, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et de la connexion électrique, à la faveur notamment du projet de transfert d'électricité. Pour l'ambassadeur de Sa Majesté le Roi, Mme Khadija Rouissi, la réalisation de ce projet devrait inciter à réfléchir à de nouveaux moyens et à de nouvelles possibilités de renforcer la coopération Nord-Sud, dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. Le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ne cesse de multiplier ses partenariats avec ses pairs africains qui font face à d'énormes défis (sécurité alimentaire, immigration, terrorisme, maintien de la paix, développement humain et changement climatique), a-t-elle dit. Dans ce sens, elle a indiqué que, malgré le retrait américain de l'Accord de Paris, le Maroc, pays hôte de la COP 22, reste fermement attaché à une action internationale urgente pour s'attaquer aux effets des changements climatiques. « Toutes les nations, tous les acteurs devraient se réunir pour gérer avec succès la transition vers une économie propre d'énergie renouvelable, pour un nouveau paradigme industriel et un monde plus sûr pour nos enfants », a-t-elle soutenu. A ce propos, le Secrétaire général du ministère de l'Energie, des mines et du développement durable, Abderrahim El Hafidi, a souligné que le Maroc et le Portugal, qui importent tous deux l'essentiel de leurs besoins énergétiques, font face aux même challenges consistant à réaliser la croissance tout en réduisant la facture énergétique. Pour lui, les deux pays se doivent de renforcer leur connexion électrique, favoriser la flexibilité de leur système énergétique, et d'explorer de nouvelles opportunités de coopération, notamment dans le domaine des énergies renouvelables, du gaz naturel liquéfié et du transfert technologique. Le Directeur général de l'Agence marocaine de l'efficience énergétique (AMEE), Said Mouline, a de son côté évoqué une série de mesures mises en place en vue de favoriser l'efficience énergétique, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de la construction et de l'industrie. Relevant l'importance de favoriser davantage la formation et le transfert des technologies pour un rendement optimal en matière d'efficience énergétique, il a rappelé que le Maroc, pays hôte de la COP 22, avait abrité la signature de plus d'une dizaine de conventions qui font de l'Afrique un marché prometteur pour de nouvelles opportunités d'affaires et d'investissement. Le directeur de la coopération internationale et des partenariats à l'Agence marocaine de l'énergie durable (MASEN) a livré un rappel sur la création de l'Agence, ses attributions et ses missions, ainsi que sur son apport à la diversification des sources énergétiques du Royaume. Ce side-event a été l'occasion de présenter les actions et les domaines d'intervention de la partie portugaise, composée de Joao Dias, vice-président de l'Agence du commerce international et d'investissement (AICEP), Rocha Almeida de la société EFACEC, Felipe Rosa (West Sea/Martifer ) et Lui Mendes (WinPower). L'Africa Energy Forum, réunion annuelle mondiale des investisseurs pour les secteurs de l'énergie, de l'infrastructure et de l'industrie en Afrique, rassemble des représentants de haut niveau des gouvernements, des services publics, des organismes de réglementation, des producteurs d'électricité, des institutions financières, des fournisseurs de technologie, des consultants, des cabinets d'avocats et des grands consommateurs d'énergie en vue de leur permettre d'échanger sur les dernières nouveautés et tendances, identifier des opportunités d'affaires et nouer des relations de partenariat. En 2016 à Londres, le Forum a attiré 2.100 participants de 80 pays, dont 32 africains. A l'issue de cette édition, 5 grands contrats énergétiques et fusions ont été annoncés par des organisations comme Harith General Partners, Africa Finance Corporation et le groupe Banque mondiale.