Ne peut pas se proclamer virtuose à tous les coups celui qui en nourrit le désir à ses moments d'inspiration aveugle, c'est-à-dire, de fortune et de désillusion. Il faut de la détermination certes, mais il faut aussi avoir une raison valable (légitime dans le sens éthique) et être certain d'arriver à bon port. Or ce type d'aventure ne peut avoir d'impact que si l'aventure est entreprise par des acteurs qui partagent la même conviction et ont la même visibilité. Tout dépend du timing. Et tout est conditionné par leur qualité intrinsèque. Cette introduction se justifie par ce qui s'est passé, il y a quelques jours, dans l'espace euromaghrébin. L'expression espace est utilisée ici pour délimiter le champ de l'analyse et non pas pour entériner l'existence d'une réalité géopolitique distincte de celles qui aiguillonnent l'échiquier global. Que constate-t-on dans cet espace ? Une série de comportements alliant panique, désarroi et perte de repères: i) une nouvelle réalité est créée à la suite de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur les Provinces du Sud, ii) la confirmation de la nature complexe du conflit régional autour du Sahara, iii) la fuite en avant de la principale partie au conflit, l'Algérie. Tout cela avec iv) la découverte-confirmation de l'intervention dans les coulisses d'acteurs étrangers notamment européens (Espagne, Allemagne, France, Russie) et de sensibilités intellectuelles brassant du vent de par leur méconnaissance de l'histoire et de la culture de la région. Ceux qui s'étonnent de l'euphorie marocaine à la suite de la reconnaissance américaine -et l'épinglent chemin faisant- oublient un détail fondamental : l'expression légitime de la sécurité psychologique dont le Maroc fait son fer de lance quelle que puissent être les circonstances créées autour de son intégrité territoriale. Une verité qui résonne sur tous les toits : le Maroc n'a jamais douté de la justesse de sa cause. Et c'est pourquoi, cette cause fait l'unanimité nationale. Oui, on pourrait concéder aux sceptiques le fait que la reconnaissance américaine entrerait dans le cadre de la refonte des paramètres géopolitiques liés aux zones problèmes. Belle revanche ? Non, secret de polichinelle. La perception de la géopolitique change avec le temps et elle est motivée à la fois par le changement de la hiérarchie des acteurs et l'évolution des problèmes posés à l'échelle internationale. Sur ce registre, les arguments se valent selon le principe 'First-come-first-serve.' Qu'est-ce à dire ? Dans la lecture de la géopolitique régionale, le Maroc est resté égal à lui-même. Pas de précipitation, pas de stagnation, pas de 'Taken for granted', pas de 'What the heck !'. L'adaptation est sa marque de fabrique et l'attachement à ses fondamentaux est son sacerdoce. Il en résulte un confort psychologique que confirme la conviction chez ses détracteurs qu'il obtiendra gain de cause quelle que puisse être l'évolution de la situation sur l'échiquier géopolitique régional. Et c'est la raison pour laquelle, ses détracteurs bougent, paniquent et tirent dans tous les sens. Ils meurent d'envie de rattraper le temps perdu. On examinera cet état de fait à travers trois exemples hallucinants qui ne trompent plus personne sinon leurs auteurs-commanditaires et un constat réconfortant pour le Maroc. Premièrement, la campagne médiatique algérienne à l'intérieur et à l'étranger contre le Maroc et ses institutions. Deuxièmement, l'agitation surréaliste de John Bolton et d'autres bénéficiaires du fonds de commerce que constitue la perpétuation du statu quo dans les Provinces du Sud. Troisièmement, la déclaration de la ministre espagnole des affaires étrangères sur l'ouverture de l'Espagne à toute proposition marocaine sur le Sahara. Face à ces trois exemples émerge la force tranquille de la diplomatie marocaine, en dépit des détracteurs de tous genres. Un énième coup d'épée dans l'eau : la diplomatie algérienne qui se confond dans ses logarithmes. L'interview accordée par le chef de l'Etat algérien à la chaine Al-jazeera la semaine dernière est un cas d'étude en matière de communication diplomatique bâclée. Tout d'abord, le choix du journaliste. Il est certes un professionnel qui a fait ses preuves. Mais il est surtout algérien. Des questions sur mesure écrites à l'avance avec des réponses préparées sans grande imagination du reste. On y trouve toutes les aberrations linguistiques, idéologiques et surtout des sommations allant à contre-courant de l'évolution de la géopolitique régionale. On accordera au chef de l'Etat algérien le bénéfice du doute et l'alibi de la précarité de la situation politique dans son pays qui le met à bout de nerfs le poussant, de surcroît, à tirer sur tout ce qui bouge. Qu'il ne s'avise surtout pas de reprocher aux pays voisins de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Algérie, chantre de la lutte anticoloniale et de la défense des démunis, individus et mouvements dits de 'libération nationale' mais en fait séparatistes jusqu'à la moelle. D'ailleurs, en dépit des réponses préparées par les planificateurs politiques algériens (si tant qu'ils en existent encore), le chef de l'Etat algérien sort du cadre et se permet des analyses fantaisistes. Et fatalement, il touche aux voisins. Le Maroc étant son plat préféré, il y ajoute la Libye. Et du coup, le complexe fondamental dont souffre l'Algérie, la question des frontières, se permet la parade rituelle. Il s'en prend à Khalife Haftar. Certains seraient tentés de conclure : oui, il aurait raison, le général libyen à la retraite exécuterait un agenda qui irait à l'encontre de l'intérêt de son pays et des voisins de la Libye. Pas forcément. La raison fondamentale est le tracé des frontières que la Libye conteste depuis quatre décennies au moins. De même que les deux parties, imbriquées dans des perceptions militaires intransigeantes, sont conscientes que l'Algérie ne voit pas d'un bon œil le succès de la transition politique en Libye. Elle n'arrive pas à faire oublier aux Libyens que l'Algérie avait non seulement donné abri à des membres de la famille Kadhafi (geste immensément humaniste dira-t-on), mais qu'elle est intervenue militairement et qu'elle a surtout dépêché des éléments du polisario combattre aux côtés des forces encore loyales, à l'époque, à l'ancien guide de la révolution libyenne. Le polisario en reviendra avec un butin conséquent, des armes de tous genres, dont une partie est mise à la disposition des réseaux terroristes et sécessionnistes dans la bande sahélo-saharienne avec la complicité, croirait-on, des services de renseignement algériens. L'autre enseignement à tirer de l'interview du chef de l'Etat algérien est le constat de la duplicité de la chaine Al-jazeera. Plus aucune analyse sérieuse sur ce qui se passe en Algérie. Silence totale et pour cause. Là, aussi, il est constaté que les responsables du département de l'information pataugent et ne savent plus à quel saint se vouer. Outre l'Algérie, ils ferment les yeux sur la Turquie dont le gouvernement vient de notifier aux journalistes égyptiens d'obédience frères musulmans de fermer leurs médiums de communication-propagande contre l'Egypte et plier bagages. Quand on connait la connivence idéologique entre le Turquie et Qatar, le constat est un luxe qu'on peut se permettre à une époque de disette médiatique qui frise le ridicule. Ceci sans parler du jeu infantile de présenter la carte du Maroc tantôt amputé de ses frontières sahariennes, tantôt avec une ligne de séparation vague au grand dam des téléspectateurs marocains. Et le ridicule est on ne peut plus manifeste dans la fuite en avant dans deux cas d'espèce : la surenchère encore orchestrée par John Bolton secondée par une interview commanditée par l'Algérie au profit du responsable des relations extérieures du polisario sur la chaine russe RT France émettant en langue française à partir de Paris. Un énième coup d'épée dans l'eau : de la tutelle et du soprano qui scande faux. John Bolton est un personnage qui n'intrigue plus personne sinon lui-même. Il est le produit d'une certaine culture politique américaine dont le centre névralgique se situe alternativement à Washington D.C, à New York et à Huston. Excellent orateur, il n'en demeure pas moins un brasseur de vent. Une chose à lui reconnaitre cependant, sa persévérance à moisir dans les méandres de la géopolitique de la fin du dernier millénaire. Dans son livre 'The Room Where It Happened, A White House Memoir' (J. Bolton, 2020), on retrouve le même personnage pétillant de réflexes dignes de la guerre froide n'arrivant pas à se départir des idées, pourtant révisées, des néo-conservateurs américains. John Bolton revient à la charge, il y a quelques jours, et débite les mêmes arguments sur le droit à l'autodétermination et la nécessité d'organiser un référendum pour décider du sort du conflit régional autour du Sahara. En fait, à créer une entité artificielle pour pénaliser le Maroc. On se croirait rêver. Tout d'abord, parce qu'il refuse d'admettre que ses idées n'intéressent pas les décideurs américains. Il avait essuyé un échec cuisant à deux reprises au moins : d'une part en tant qu'ambassadeur représentant américain aux Nations-Unies (2005-2006) et d'autre part, en tant que conseiller à la sécurité nationale (2018-2019). Depuis lors, les observateurs avertis sont conscients de sa collision avec le cabinet de lobbying dirigé par David Keen, ancien président de la National Rifle Association, le lobby pro-arme aux Etats-Unis commandité. Ce cabinet défend la thèse algérienne sur le Sahara marocain et tente de redorer le blason du pays en souffrance d'institutions crédibles à l'intérieur et à l'extérieur. Mieux, on ne peut que se poser des questions sur la dure des mandats de John Bolton ; ils n'ont jamais excédé la période presque rituelle d'un an et demi. Tant mieux pour lui s'il a une suite dans les idées. Or ce qu'il faut relever dans l'acharnement de Bolton, c'est son refus d'accepter que les Plan Baker I et Baker II auxquels il avait été associé font partie de l'histoire. Ils n'étaient pas pertinents à l'époque, et ils ne le sont plus depuis 2006, date de la proposition d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Il ne s'agit pas de la part de Bolton d'une profession de foi, mais d'un entêtement qui laisse pantois. Un entêtement qui va à l'encontre des intérêts américains, en ce sens que le principe de l'autodétermination pourrait, dans sa définition radicale, être évoqué par des Etats américains notamment dans le sud ou l'ouest du pays. Heureusement que le patriotisme américain et la vigilance de ses planificateurs politiques sont là pour barrer la route aux fauteurs de trouble. L'acharnement de Bolton rappelle celui d'un grand chercheur et homme d'Etat sénégalais, Ibrahima Fall, qui durant les premières années 1980, a cru bon de défendre indirectement le principe de l'autodétermination au Sahara marocain, alors que le Sénégal était menacé par le séparatisme dans la Casamance. Lui, aussi défendait crânement (et aveuglément) l'autodétermination parce que sa thèse de doctorat portait sur ce principe (Ibrahima I. Fall, 1972). Or, au lieu de percevoir ces prises de position dans le cadre d'un exercice intellectuel de trouver une solution à la question du Sahara marocain, il est plus pertinent de les insérer dans celui de la tutelle. Et ce constat est clair dans l'interview du responsable des relations extérieures du polisario à la chaine russe RT France. Sans s'arrêter sur ses propos contradictoires quant à la confusion intellectuelle qu'il emmagasine sur les principes de l'autodétermination, de l'intangibilité des frontières et de la décolonisation, il y a lieu de méditer sa réponse burlesque quand l'animatrice lui pose la question essentielle : 'Est-ce que vous redoutez une tutelle de la part de l'Algérie ?'. Il tente au départ d'esquiver la réponse par des généralités. Elle le relance. Il fait l'éloge de l'Algérie sans donner de réponse convaincante. Il ne s'attendait pas à cette question. Son souci majeur était de se convaincre que la reconnaissance américaine de la marocanité des Provinces du Sud n'a pas eu lieu, qu'il s'agit d'un mauvais rêve et que l'Algérie, empêtrée dans ses contradictions intranationales, saurait assouvir ses besoins et répondre avec la rhétorique qui est la sienne à ses attentes. Il se satisfait, à l'instar des décideurs algériens, dans la conviction fallacieuse que la position de son mouvement est intacte au sein de l'Union africaine. Il feint d'ignorer que seule une poignée de pays africains le reconnait désormais et que seuls trois pays le soutiennent et le défendent ouvertement à tout bout de champ : l'Algérie, l'Afrique du Sud et la Namibie. L'Algérie (son tuteur n'en déplaise à ceux qui pensent le contraire) pour les raisons que tout le monde connait après avoir dépensé plus de cinq cent milliards de dollars depuis les années 1970, l'Afrique du Sud et la Namibie pour des raisons idéologiques dépassées et de séquelles de la ségrégation raciale qui leur fait voir des peuples opprimés partout en Afrique. L'Algérie qui a souvent été choyée dans la sélection par les différents Secrétaires généraux de la plupart des envoyés spéciaux pour le Sahara. Il n'aurait jamais été question de résoudre le problème sinon de chercher à affaiblir la position marocaine –et pourquoi pas l'amputer d'une partie importante de son territoire. Et c'est dans la même logique (interrogation légitime) que s'inscrirait la déclaration de la ministre espagnole des affaires étrangères sur l'ouverture de son pays à toute proposition sur la question des Provinces du Sud. Un énième coup d'épée dans l'eau : prêcher le faux pour avoir le vrai dans le meilleur des mondes. La conclusion en 2008 de Peter Van Walsum, ancien Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara (2005-2008), selon laquelle « l'indépendance du Sahara » n'était pas « un objectif atteignable », car « irréaliste » sonne comme une cloche d'Enfer dans les oreilles des partisans du séparatisme, individus et Etats. Et il devient clair que ce constat contrecarrait les plans de ceux qui voulaient faire du Maroc un tremplin pour la réalisation d'objectifs géostratégiques dont l'actualité récente a fini par mettre sous les feux de la rampe en les démasquant et de belle manière. Et il est étonnant d'observer que le Maroc, de bonne foi sans doute, s'est laissé berné par le curriculum vitae de certains envoyés spéciaux, fermant les yeux sur leurs relations biaisées avec l'Algérie ou estimant qu'ils ne peuvent pas avoir un agenda de par leurs expériences sur d'autres dossiers similaires à celui des Provinces su Sud. Cependant, il n'est pas surprenant de se rendre compte de la collision présumée de certains d'entre eux à la lumière de leur véhémence actuelle contre Rabat. Oui, dirait-on, mais il ne faut pas généraliser. La preuve, la stature de Horst Köhler, dernier Envoyé Spécial. Certes, peut-être, mais allez chercher dans l'hostilité de l'Allemagne depuis quatre mois déjà, un parfum de déjà-vu. L'idée serait que depuis le début, l'objectif était de ne pas permettre au Maroc de parachever son intégrité territoriale. Tout le monde était complice –et ce n'est pas de l'extrapolation dans le cas d'espèce. On n'est pas en droit de mettre en doute la sincérité et la crédibilité de Köhler qui a démissionné pour 'des raisons de santé', mais on ne peut pas s'expliquer l'ire allemande que par des considérations géopolitiques maintenant claires comme le crystal. L'ancien président allemand n'aurait pas pu assurer que les attentes de la diplomatie allemande soient satisfaites dans le sens de l'intérêt d'une partie, qui ne serait surtout pas le Maroc. Cependant que l'Allemagne se rappelle, pour être au diapason avec ses convictions, l'histoire de la Sarre (y compris le statut spécial qui était le sien pendant une courte période) et de l'Alsace-Lorraine entre 1801 et 1957. Une problématique qui intéresse égalememt la France partie prenante dans les deux cas. Que les Européens en général se rappellent surtout que l'idée géniale derrière la création de l'Union européenne était notamment de fermer la porte aux revendications nationalistes toujours alimentées par les souverainistes chez bon nombre des pays membres. Avec l'Europe qui doute, aucun pays n'est à l'abri. Et on en arrive à la déclaration de la ministre espagnole des affaires étrangères. Du pain sur la planche. Tout d'abord, le timing. Ensuite, la finalité. Il est certain que la diplomate en chef sait de quoi elle parle. Il ne s'agit pas d'une concession ou d'une invitation à la raison. L'ouverture est calculée et constitue, comme le pensent certains analystes marocains déjà, une réponse, quoique tardive à la sollicitation de l'Algérie. Cette réponse serait, entre autres, la dénonciation de l'accord de Madrid de 1975, le repositionnement de l'Espagne sous prétexte d'avoir une responsabilité directe dans la gestion du conflit régional autour du Sahara et la création de l'impasse sur plus de quatre décennies résultant de la récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes. La ministre espagnole relance par la même occasion l'argument de la distinction entre la question des Provinces du Sud et la question des villes occupées de Sebta, Melillia et les îles qui en dépendent. La ministre ne fait, de surcroît, que confirmer la dimension marocaine qui conditionne en grande partie l'échiquier politique intranationale espagnol. Et du coup, le dilemme de la Catalogne et du Pays Basque est relancé sur la base d'une surenchère visant l'amnistie des dirigeants indépendantistes sans vraiment élargir le débat sur les revendications réelles de ceux-ci. Or la position du Maroc est claire : pas de soutien aux mouvements séparatistes de quelques bords qu'ils puissent être –et donc pas de gymnastique genre 'prêcher le faux pour avoir le vrai' ou celle de 'Catch Me if You Can', à moins que ce ne soit 'Boca cerrada no entran moscas'. Et c'est tout naturellement que, depuis des années déjà, la diplomatie marocaine dissèque de manière limpide les tenants et aboutissants des résolutions 1514 et 1541 de l'Assemble générale des Nations unies adoptées en 1960 portant respectivement « Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux » et « Principes qui doivent guider les Etats membres pour déterminer si l'obligation de communiquer des renseignements, prévue à l'alinéa e de l'Article 73 de la Charte, leur est applicable ou non ». La diplomatie marocaine, preuves à l'appui, démystifie l'interprétation exclusive qui leur est donnée, notamment la relation automatique entre 'référendum et indépendance', excluant les autres options pourtant bien énumérées dans la deuxième résolution. Et dès lors, le Maroc demande à ce que la question du Sahara ne soit plus traitée au sein de la Quatrième Commission de l'Assemble générale des Nations unies. Les soubassements de la proposition de la ministre espagnole des affaires étrangères sont, à moins d'un sursaut de lucidité hypothétique, la confirmation d'autres stratagèmes du morcellement du Maroc qui remontent respectivement à 1979 et 2002. La division des Provinces du Sud a été proposée comme solution médiane –et en fait, une approche qui conforte plutôt l'Algérie. A l'époque, ce pays, influence importante sur le marché des hydrocarbures obligeant, dessinait les contours d'une géopolitique qui faisait fait des engagements pris et des retombées d'une telle division sur la stabilité régionale et internationale. Le Maroc a tenu bon, car il défendait son droit. Aujourd'hui, sa détermination est encore plus grande, plus forte et plus sereine. Il peut s'en enorgueillir maintenant que tout le monde sort ses griffes et déclare ses convoitises sur fond d'intérêts pour ce que l'Afrique recèle de plus stratégique : la richesse de ses sous-sols terrestres, marins et autres. Et le Maroc prouve, à n'en point douter, qu'il est un morceau difficile sinon impossible à croquer... La raison ? La justesse de sa cause, l'essoufflement de ses détracteurs et sa prise de conscience que la face de Janus de ses soutiens -dits traditionnels- et de ses adversaires ne le perturbe outre mesure. Sur la table, il y a une proposition concrète, réaliste et crédible : l'autonomie dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Maroc. Toute autre proposition (ou attente) nécessite l'examen de la capacité du logiciel intellectuel de son initiateur (initiateurs) à être au diapason avec les changements profonds que connait la géopolitique régionale. Ces changements militent pour la stabilité et l'ordre, sinon les conséquences seront plus dramatiques que ne l'auraient imaginé les partisans des paradigmes de 'l'anarchie future', du 'chaos créatif' et de 'la conspiration sui generis'. Notes -Bolton John: 'The Room Where it Happened, The White House Memoir', Simon& Schuster, 2020 -Fall I. Ibrahima : 'Contribution à l'étude du droit des peoples à disposer d'eux-mêmes en Afrique', impr. Mécanographique Daguerre, 1972. (*) Géopoliticien