« L'actuel premier ministre du Maroc semble être un homme sage et respectueux, très attaché à la liberté d'expression. J'ai donc fait des demandes auprès de ses services pour pouvoir avoir l'autorisation de venir jouer au Maroc ». C'est sur ces mots que l'humoriste français Dieudonné s'est exprimé dans une vidéo diffusée sur Youtube, en date du 20 avril, dans laquelle il flatte le chef du gouvernement Saad-Eddine El-Othmani. « Je sais qu'il y a un public marocain qui aimerait me voir, mais jusqu'à présent ce n'était pas possible... », A-t-il poursuivi, faisant référence à sa tournée arabe de 2015 au cours de laquelle il s'est vu refuser l'octroi de l'autorisation de se produire sur scène à Casablanca et à Rabat par les autorités marocaines sous le mandat de Benkirane. A cette époque-là, le complexe Mohammed V où le spectacle «la Bête immonde » de Dieudonné avait été programmé, avait affiché complet. L'annonce de Dieudonné au Maroc avait déclenché beaucoup de réactions sur le net. Certains étaient contre qu'il se présente en spectacle alors que d'autres y étaient favorables. El Othmani aurait tweeté, en date du 14 janvier 2015, en solidarité avec Dieudonné : « Les réseaux sociaux s'enflamment en soutien avec l'humoriste français Dieudonné. Où sont les défenseurs de la liberté de la presse ?? #JeSuisDieudonné», indique le site Article19.ma. A ce propos, lemonde.fr voit en M. El Othmani, l'islamiste qui passe pour un modéré. Dans son article « Quand le premier ministre tweetait #Dieudonné plutôt que #Charlie » datant du 12 avril, on peut lire « ... une plongée dans les archives de son compte Twitter fait ressortir un visage moins lisse ». Depuis les années 2010, l'humoriste Dieudonné est considéré par l'essentiel des médias, de la classe politique française et des politologues, comme un militant antisémite. Lui-même se présente comme « antisioniste » et «antisystème ». Malgré les polémiques qui l'entourent, il continue d'être soutenu par un public important, à la composition très disparate.