Le doute est donc levé ? Après une procédure qui a duré pas moins de cinq ans, Maâti Mounjib a été finalement mis sous mandat de dépôt à la prison Al Laarjate pour détournements des subventions étrangères et blanchiment de l'argent détourné dans des projets immobiliers. Cette décision survient après des mois d'enquête initiée par le Bureau chargé des crimes financiers relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) sur instructions du Parquet. Il est accusé explicitement de détournement d'aides associatives, reçues de l'étranger. La nouvelle de son arrestation, tombée ce mardi 29 février, ne semble pas surprendre tous ceux qui suivent depuis des mois la procédure judiciaire lancée contre lui par le Parquet. Il est lui reproché non seulement de recevoir d'importantes sommes d'argent injustifiées, mais de procéder à leur blanchiment en sa faveur ou à celle des membres de sa famille, de les convertir ensuite en projets immobiliers fallacieux. De plus, l'accusé qui s'est constamment défendu de ses forfaitures, recourant à des subterfuges et mobilisant certaines associations et la presse étrangères, voit sa défense s'écrouler comme un château de cartes. L'enquête menée par la BNPJ et les services financiers ont eu raison de lui. En septembre dernier , le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat avait annoncé que l'enquête préliminaire menée sur Mâati Mounjib et des membres de sa famille « avait été ouverte suite à une saisine reçue par le parquet général de la part de l'Unité de traitement du Renseignement financier ( UTRF). » Et ce, a-t-on indiqué, conformément à l'article 18 de la Loi numéro 43.05, comprenant un inventaire du transfert de fonds importants et une listes de bien immobiliers ayant fait l'objet de déclarations de soupçon, car ils ne correspondent pas aux revenus habituels déclaré par Mâati Mounjib ». Rappelons que l'une des taches de l'UTRF vise « à honorer les engagements constitutionnels et internationaux du Maroc », notamment contre les crimes de blanchiment d'argent et de capitaux. Force est de dire que le cas en question illustre bel et bien une infraction grave, Mâati Mounjib étant soupçonné d'opérations de blanchiment qui ont conduit à sa mise sous mandat de dépôt. De même que la BNPJ s'emploiera à éclairer d'autres soupçons et de déterminer ses liens avec d'autres actes criminels considérés comme « infractions principales aux fins de blanchiment ». Il est précisé enfin que « cette enquête préliminaire s'inscrit, d'un point de vue juridique, dans le cadre des missions habituelles de la police judiciaire, chargée d'enquêter sur les infractions, de vérifier leur occurrence et d'appréhender leurs auteurs, ce qui permet aux autorités judiciaires qui supervisent les enquêtes de prendre les mesures juridiques adéquates, avait précisé ».