La campagne française vit depuis le début de l'année sous la hantise d'un mystère que les autorités peinent à percer, après la découverte dans les quatre coins du pays de centaines de chevaux et d'équidés mutilés, suppliciés ou tués. Des chevaux avec les oreilles découpées ou les yeux crevés. Des chevaux égorgés, éventrés, tailladés ou carrément exécutés par balle. Les scènes horrifiantes se multiplient dans le pays suscitant l'émoi des Français et plaçant les autorités devant l'un des mystères criminels les plus sombres de ces dernières années. Le phénomène a pris de l'ampleur cet été, lorsque les médias ont commencé à relayer successivement des cas dans les différents départements de l'hexagone, alors qu'au sein des populations et des éleveurs, la peur commence à s'emparer des esprits, ouvrant la voie à des spéculations et des hypothèses de tout genre. Certains parlent d'actes liés à des rituels sataniques ou d'agissements de psychopathes, d'autre pointent du doigt des actes de vengeance liés au monde équestre, de challenges organisés sur Internet ou encore d'un « phénomène mimétique ». Ces faits terrifiants ont pris une telle ampleur qu'ils sont devenus une priorité pour les gendarmes au moment où les signalements d'animaux mutilés ou tués se comptent par centaines. Ils ont été également derrière un déplacement inédit des ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de l'agriculture Julien Denormandie dans l'Oise, un département touché par ces agressions, où ils ont rencontré des éleveurs de chevaux et tenu à les rassurer quant aux efforts fournis par les forces de l'ordre pour protéger leurs animaux et traquer les criminels. Au total, on dénombre quelque 344 faits liés à des chevaux suppliciés à travers du pays, selon des chiffres de la Gendarmerie française remontant à la semaine dernière, et relayés par les médias de l'hexagone. « Nous sommes extrêmement choqués par ces actes ignobles », affirme le ministre de l'Intérieur dans des déclarations à la presse. Face à cette situation inédite, 130 enquêtes ont été ouvertes sur près de la moitié des départements de France, pour identifier les auteurs de ces actes « d'une cruauté infinie », selon le ministre de l'agriculture. Des enquêtes qui se déroulent sous la coordination de l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. Alors que du côté du gouvernement, l'on affirme qu'aucune piste en lien avec ces actes abjectes n'est écartée, lثs dossiers sont tous passés au crible par les experts en matière de comportement animalier dans le but d'écarter la piste accidentelle. Mais, les éléments recueillis jusqu'à présent par les enquêteurs n'ont mené à aucun suspect, quoique début septembre, une personne a été interpellée dans le Haut-Rhin après la diffusion d'un portrait-robot, avant d'être relâchée quelques heures après. Si l'hypothèse accidentelle a été retenue dans nombre de cas, les enquêteurs, compte tenu des modes opératoires suivi dans la commission de ces actes criminels, s'accordent à dire qu'il s'agit de l'oeuvre d'individus familiers du monde des chevaux et de leur anatomie. Dans l'attente de percer l'une des plus mystérieuses énigmes criminelles de ces dernières années, les autorités françaises ont lancé une campagne de prévention et de sensibilisation des propriétaires et des éleveurs de chevaux, en les incitant notamment à s'équiper de « caméras de chasse », à être plus proches de leurs animaux dans les prés et à signaler auprès des services de sécurité tous les faits.