A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose qui se tient aujourd'hui, le ministère de la Santé a recensé plus de 30.000 cas de tuberculose, toutes formes confondues durant l'année 2016, indique un communiqué du ministère. La tuberculose est une maladie due à un bacille (mycobactérie tuberculosis) qui touche, le plus souvent, les poumons mais qui peut atteindre d'autres organes (tuberculose extra-pulmonaire). La transmission se fait par voie aérienne, par dispersion de gouttelettes de sécrétions bronchiques, à partir d'un malade contagieux, particulièrement lorsqu'il tousse. Les symptômes courants de la tuberculose pulmonaire évolutive sont une toux accompagnée d'expectorations parfois teintées de sang, des douleurs thoraciques, un état de faiblesse, une perte de poids, de la fièvre et des sueurs nocturnes. Elle est plus fréquente, au Maroc, chez l'homme que chez la femme et touche plus spécialement la tranche âgée de 15 à 45 ans. D'après le communiqué de du ministère, 87 % des cas ont été rapportés par 6 régions, correspondant à 78% de la population nationale. Il s'agit des régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kenitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Souss-Massa. L'analyse épidémiologique de la tuberculose au Maroc démontre un nombre important de facteurs socio-économiques sur les répercussions de cette maladie. Etant intimement liée à la pauvreté, à la précarité, à la malnutrition, à l'habitat insalubre et à la promiscuité, la tuberculose est fortement concentrée au niveau des zones périurbaines des grandes agglomérations. De par sa dimension, le budget annuel alloué au Programme National de Lutte Antituberculeuse (PNLAT) a augmenté de 50% entre 2012 et 2016, passant de 30 à 60 millions de DH. En plus « l'appui financier du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est chiffré à près de 85 millions de DH sur la période 2012-2017. Cela a permis de réaménager les Centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires, de les équiper en appareils numériques de radiologie et en technologie de pointe basée sur la biologie moléculaire, tout en assurant la gratuité de toutes les prestations sanitaires à tous les patients tuberculeux » précise le communiqué. Pour la 2ème année consécutive, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose a pour thème cette année : « s'unir pour mettre fin à la tuberculose », l'OMS met spécialement l'accent sur les efforts nécessaires pour mettre fin à cette maladie infectieuse curable, mais mortelle. «La tuberculose sévit le plus dans certaines des populations les plus pauvres dans le monde», a déploré le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS. «L'OMS est déterminée à vaincre la stigmatisation, les discriminations et les autres obstacles empêchant tant de ces personnes d'accéder aux services dont elles ont tellement besoin.» Directeur à l'OMS du Programme mondial de lutte contre la tuberculose, Dr Mario Raviglione explique que «Nous ne réussirons à atteindre nos buts ambitieux de mettre fin à l'épidémie de tuberculose et d'instaurer la couverture sanitaire universelle qu'avec des interventions efficaces, fondées sur des bases factuelles et guidées par un cadre éthique rationnel et le respect des droits de l'homme. C'est sur cela que repose l'aspiration des ODD de ne laisser personne de côté ». Il ajoute que « Les lignes directrices que nous avons publiées, aujourd'hui, visent à identifier les difficultés en matière d'éthique auxquelles la prestation des soins contre la tuberculose est confrontée et soulignent les mesures essentielles pouvant être prises pour les résoudre».