Une conférence régionale sur l'application des mesures alternatives à l'incarcération pour se substituer aux peines privatives de liberté dans la région MENA, s'est ouverte mardi à Marrakech, avec la participation d'experts nationaux et étrangers. Initiée par la Direction des affaires pénales et grâce au ministère de la Justice et des libertés et la Direction de l'administration danoise des prisons et de probation, cette conférence s'inscrit dans le sillage du chantier de réforme entreprise par le ministère de la Justice et des libertés en matière de la justice pénale. Elle se veut une occasion pour débattre des mesures alternatives à l'emprisonnement et échanger les expériences. Elle a réuni des experts venant d'Europe, des Etats-Unis, du Moyen-Orient, outre des expériences africaines et tunisiennes dans le domaine. S'exprimant au nom du ministère de la Justice et des libertés, M. Habib Abou Zaïd, procureur général du Roi près la Cour d'appel de Marrakech, a souligné que les peines privatives de liberté, malgré leur importance, manquent d'efficacité et d'efficience dans la lutte contre la récidive. De plus, les problématiques liées à ces peines deviennent complexes lorsqu'il s'agit des mineurs. Pour sa part, Le directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein du ministère des Affaires étrangères danoises, M. Jens-Otto Horslund, a, d'après la MAP, fait valoir que l'adoption d'alternatives aux peines privatives de liberté, qui exige du temps comme l'a prouvé l'expérience pionnière du Danemark dans ce domaine, est de nature à contribuer de manière efficace à l'amélioration des établissements pénitenciers et les conditions des détenus. La vice-directrice de l'Administration danoise des prisons et de probation, Mme Annette Esdorf, a, de son côté, félicité la volonté du Maroc d'acquiescer à l'expérience danoise en matière d'application des peines alternatives. On entend par peines alternatives toutes condamnations d'auteurs de délits ou de crimes ne comprenant pas d'incarcération ferme. La plupart des pays étrangers et notamment européens ont recours à des peines alternatives. Elles concernent des mesures comme l'assignation à résidence sous surveillance électronique, des sanctions visant le patrimoine des délinquants, la mise à l'épreuve auprès d'un service social, la semi-liberté, le travail d'intérêt général (TIG) et des peines restrictives de droit, entre autres.