La dette publique française sera « sans doute » supérieure à 115% du produit intérieur brut en fin d'année, en raison des mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir l'économie face à la crise sanitaire de Covid-19, a prévenu dimanche le ministre de l'Action et des Comptes publics. « Ce sera plus que les 115% très certainement », a déclaré Gérald Darmanin, qui était l'invité de l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. En fin d'année 2019, la dette publique s'établissait à 98,1% du PIB, selon les chiffres de l'Institut national des statistiques (Insee), contre un seuil de 115% prévu par le dernier budget rectificatif, adopté par l'exécutif dans le cadre de sa lutte contre l'épidémie du coronavirus. Le responsable a évoqué une « sorte d'effet ciseau » avec beaucoup plus de dépenses et moins de recettes fiscales consécutives car il y a moins d'activité, faisant observer que le gouvernement a choisi l'endettement, qui est « préoccupant, contre la faillite qui aurait été désastreuse ». Pour rembourser cette dette, il a exclu le recours à une hausse d'impôts, estimant que la possibilité de réduire drastiquement les dépenses ne serait « pas raisonnable ». Par la même occasion, Darmanin a annoncé de nouvelles mesures représentant trois milliards d'euros d'exonérations de charges pour quelque 500.000 entreprises, dans des secteurs particulièrement touchés par les conséquences de la crise sanitaire comme la restauration, le tourisme, la culture ou le sport. Vendredi, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire a indiqué dans un entretien au Figaro que 450 milliards d'euros d'aides et de garanties de l'Etat, soit 20 % du PIB français, ont été mobilisés pour soutenir l'économie tricolore.