«Notre entrée à Meknès a été d'une beauté extrême, et c'est un plaisir qu'on peut fort bien souhaiter de n'éprouver qu'une fois dans sa vie ». Tels furent les mots du peintre français Eugène Delacroix, après avoir foulé le sol de Meknès, où il découvre la splendeur de l'une des villes les plus marquantes du Royaume et où il trouve l'inspiration pour peindre ses oeuvres. Située entre les derniers contreforts du Rif et le Haut-Atlas, la belle ville de Meknès, l'une des plus anciennes du Royaume, se caractérise par la grande fertilité de ses vignobles et ses oliveraies, mêlant exotisme, lumière et majestueux paysages. Rien de tel qu'un séjour dans le berceau de l'Histoire du Royaume pour découvrir le Maroc authentique. Ses palais, ses mosquées, ses jardins, ses bassins d'eau et ses larges remparts, « la ville aux cents minarets » est d'une richesse architecturale qui témoigne de la puissance et du raffinement de son bâtisseur, le Sultan Moulay Ismail. Berceau de l'Histoire du Royaume La ville, au patrimoine impressionnant et à l'Histoire passionnante, tire son nom de la tribu berbère des « Meknassas » qui a dominé le Maroc oriental jusqu'au Tafilalet durant le VIe siècle, et qui avait accueilli Moulay Idriss 1er. Elle était, autrefois, occupée par des civilisations antiques, romaines, qui ont d'ailleurs bâti la cité de Volubilis dont il reste aujourd'hui, encore, d'importants vestiges. La ville sera conquise par les Almoravides en 1061 qui en feront une cité militaire. Elle évoluera par la suite, sous la dynastie des Almohades de Abdelmoumen, puis des Mérinides. Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que la ville connaîtra un important essor, sous le règne du puissant Sultan Moulay Ismail, de 1672 à 1727, qui en fera la capitale de l'empire alaouite. L'objectif de Moulay Ismail était alors de transformer le Royaume en grande puissance régionale. Charismatique et souvent comparé à Louis XIV, il a su se doter d'une puissante armée capable de maintenir à l'écart les Portugais, les Ottomans ainsi que les tribus locales. Combattant invincible, il était aussi un architecte insatiable. Grâce à l'argent tiré de la revente et de l'échange de chrétiens capturés en mer par les corsaires de Salé, il financera la construction d'importants édifices, de gigantesques murailles de plusieurs dizaines de kilomètres de long, de mosquées, de portes monumentales dont la célèbre porte « Bab Mansour », située près de la fameuse place Lahdim. Il construira également le pavillon des ambassadeurs, qui servira pour les échanges et les négociations des captifs. Sous ce pavillon, un mystérieux labyrinthe, qui n'est autre que la Prison de Cara, où étaient gardés les chrétiens capturés en mer. Peu connue, il s'agit de la plus grande prison souterraine, qui parcourt une grande partie de la ville. Les rumeurs disent même que des personnes sont entrées sans pouvoir en ressortir, d'autres pensent qu'elle est hantée. Après de nombreuses mésaventures de visiteurs, une partie de la prison aurait été fermée aux visites. Meknès se compose de trois grands quartiers : La médina, la ville impériale et la ville nouvelle. Durant ses 55 ans de règne, sera également construit le Mausolée, où repose à présent Moulay Ismail ainsi que sa famille. Pleine de surprises et de secrets, la ville est classée dans le patrimoine mondial de l'Unesco. Voir Meknès et se ressourcer… Il ne s'agit pas de la ville la plus touristique, pourtant, Meknès, la ville natale de Michel Jobert et Bernard Lugan, regorge de paysages sublimes et de choses à découvrir. Un jardin, transformé en Golf, des écuries, le Sahrij Swani aussi appelé Résevoir d'Agdal. C'est bel et bien la ville chargé d'histoire qui a exercé une influence considérable sur le développement de l'architecture civile et militaire (la casbah) et des ouvrages d'art.