Selon la presse espagnole, Sebta, gouvernée par Juan Vivas, est en train de préparer des mesures pour riposter à la pression économique connue suite à la fermeture du poste-frontière. Parmi ces mesures, la fin de de l'exception Schengen qui s'applique aux citoyens de la province de Tétouan, qui peuvent se rendre à Sebta sans visa consulaire. Lors d'une conférence de presse, Juan Vivas évoque une fin de cette exception du traité Schengen et de sa révision en profondeur. Celui-ci rappelle que faire partie de l'Union douanière a été jusqu'à présent abordé à de multiples reprises, mais que les experts évoquaient des préjudices au régime économique et fiscal de Sebta. « A présent, dans un contexte où l'on parle de plus d'Europe, cela n'aurait pas de sens que Ceuta n'adhère pas à l'Union Douanière ». Juan Vivas s'exprime également au sujet d'une partie de l'accord qui stipulerait que l'entrée sans visa s'appliquerait dans la mesure où il s'agit d'un transit frontalier de faible ampleur, or aujourd'hui, Sebta ferait face à plus de 20.000 entrées quotidiennes. Les autorités décideraient donc désormais de qui entrerait sur le territoire, de façon à réduire la pression migratoire et de pallier les difficultés rencontrées par les services affectés par cette migration. Toutefois, Rafael Perez, Secrétaire d'Etat à la Sécurité espagnole, numéro 2 du Ministère de l'Intérieur, s'est également exprimé à ce sujet, le 26 février, en déclarant que toute élimination de l'exception au traité Schengen, proposée par Sebta doit absolument faire objet d'un examen par l'Union européenne et qu'une décision ne pourrait être prise sans Bruxelles. La Chambre de Commerce et la confédération des entrepreneurs sont opposés à une telle mesure, qui contribuerait, selon eux, à asphyxier davantage l'économie espagnole et la situation des Marocains, mais aussi au remplacement de la main d'œuvre marocaine par les travailleurs locaux. Dans un communiqué publié par l'organisation, ils demandent, dans le cas où l'exception Schengen serait levée, de consulter en amont les agents économiques susceptibles d'être impactés pour évaluer les premières conséquences économiques sur ces personnes. Par ailleurs, les entrepreneurs ont demandé des alternatives de financements pour les PME et les travailleurs affectés par ces mesures frontalières. Pour rappel, le Maroc a décidé de fermer le poste-frontière Tarajal II pour lutter contre les effets de la contrebande sur l'économie marocaine et de concurrence déloyale des produits provenant des enclaves. Le Royaume reproche notamment la stagnation des activités économiques de la région notamment de Fnideq qui vit de la contrebande espagnole. Enfin, cela permettra de mettre fin à la situation précaire des « femmes mulets ». Un système qui alimente blanchiment d'argent et fuite des capitaux du Maroc.